mercredi 25 avril 2012

Sabordage de Toulon en 1942

Je possède des photos du sabordage de Toulon en 1942.
Qui pourrait être intéressé par ces photos? archives départementales? historien de la guerre?
Je tiens les photos à disposition.
Mon grand-père était sur le Gerfaut qui a chaviré.

Benoît
Lien vers l'histoire du sabordage des navires par la marine française pour éviter la prise de possession par les allemands


Que faire de la grand-mère...? Suite et fin


Mon arrière grand-mère Emilienne VIARD accepte de laisser sa part à son beau-frère pour qu'il s'occupe en échange de la grand-mère Eléonore.

Ci-dessous la lettre de mon arrière grand-mère:

"Je soussigné Emilienne Viard née Jacob, 
tutrice de mes deux enfants mineurs 
nés de mon mariage avec Marcel Viard (mort à Euville), 
fils d'Edmond Viard (né et mort à Bouconville - Meuse) 
et de Léonie née Dumanois, son épouse (mariée en seconde noce à Charles Diot né et mort à Bouconville en 1927) 
et son épouse ma belle-mère morte le 1er janvier 1932 à Bouconville.

Du petit héritage laissé par ma belle-mère, moi, tutrice de mes deux enfants, je lègue cette part à mon beau-frère Farque au titre Rural, qu'il accepte pour que l'Etat abandonne sa part à la succession.
En retour pour soins et nourriture à ma grand-mère par alliance née Dumanois infirme au lit, mon beau-frère puisera 40f pour chacun des 40 héritiers et par mois sur le dit bien estimé à dix mille francs, diminué des frais notariés et enregistrement jusqu'à concurrence de cette somme.
Si grand-mère meurt avant l'épuisement de cette somme, Farque nous fera la différence (non productive d'intérêts) après cinq années à partir de la mort de grand-mère.

Fait à Euville le vingt mars mil neuf cent trente deux"

Anne-Marie Eléonore DUMANOIS est décédé à Saint Mihiel le 27 avril 1939, 
soit plus de 5 ans après le décès de sa fille...
Mariage de Marcel VIARD et Emilienne JACOB en 1919 à Euville


De gauche à droite: Léonie VIARD née Dumanois, épouse de Charles DIOT à droite, son 2ème mari,
Anaïs Jeanne GARBAY, épouse d'Achille VIARD à droite, fils de Léonie et frère de Marcel
Au milieu, mon arrière grand-mère Emilienne JACOB, et mon arrière grand-père Marcel VIARD,
puis Juliette MORISOT et Ernest JACOB, parents d'Emilienne

jeudi 12 avril 2012

Que faire de la grand-mère...? 2/2

Ci-dessous la lettre du petit-fils par alliance d'Eléonore Dumanois à mon arrière grand-mère, également petite-fille par alliance avec Marcel VIARD, suite au décès de Léonie en 1932.


"Nancy, le 18 mars 1932,


Bonjour à toute la famille,


En plus des tourments que chacun endure chaque jour, d'autres ennuis s'ajoutent sans cesse car l'homme propose et Dieu dispose...
La mère Léonie est morte, celle qui devait partir reste infirme au lit à la charge de ses petits enfants - quoi dire - c'est ainsi, et le prendre comme tel et malgré tous ces ennuis soyons à notre Devoir en toute conscience, donnant l'exemple à nos enfants, acceptons le ainsi, puisque nous aussi nous serons ainsi un jour...


Les affaires ne vont pas à Nancy (Louis est inventeur de métier)  et partant je suis encore diminué. On ne sait où on va, et tous ces voyages Nancy Bouconville 50f tramway train autobus temps retenu et plus le logement et pension à payer aux faux frais en dehors de la famille à subvenir en plus.


Obligé s'être éloigné de ma famille, rentrer chaque soir dans un logis froid et seul depuis quatre mois bientôt d'hiver, j'en ai assez, j'ai maigri de 13 kilos, ça ne peut durer ainsi, il faut donc que je perde ma place et quitter Nancy ou bien que la grand-mère aille à l'hôpital, ce que ne voulait pas Léonie (sa fille).
J'ai demandé à mon parent le doyen chanoine de Saint Mihiel, il faudrait encore 12F par jour (parce que infirme au lit) en plus des secours de la ville, et la Loi (article 205 du code civil oblige à soigner grand-mère), 
faire vendre, il restera quoi?
avec la part de l'Etat - jugement de mineurs, jugement d'abandonnés, avec l'argent qu'on a pas
rien qu'un simple papier de donation de l'un et l'autre
La mère Léonie paya près de mille francs, soit 20% de la part de Charles (Charles Diot, 2ème mari de Léonie) estimée à mille puisque le tout estimé à dix mille à eux deux.


Cependant, il faut quand même assister grand-mère qui n'a que 90f par trimestre depuis peu pour ses blessures de guerre et 100f par an de son fils tué aux carrières, soit 38f par mois et un bon de pain de la commune (demander au maire ou à la préfecture).

En bousculant (avoués, Etat, notaires, le fisc) avec de l'argent, toujours de l'argent, j'ai appris qu'un arrangement loyal, honnête, entre nous pouvait être fait en me dévouant encore ; le voici expliqué:

Si avec mes 4 enfants, j'accepte et habite la maison et cultive moi-même au titre rural et artisanal l'Etat abandonne sa part! à condition que je me prête à ses conditions compliquées chaque année en faisant quelques frais - les autres enfants (dont mon arrière grand-mère)  se désistant en reversant sa part chacun pour signer grand-mère, la nourrir aux conditions suivantes.

Cette petite propriété avec maison vétuste est estimée dis mille francs le tout meubles et immeuble comme la Donation (c'est grandement estimé à cette heure où tout dégringole...)
Cette somme moins les frais notariés et autres seront donc pour soins et nourriture à grand-mère en chacun 40f par mois, comme indiqué au papier à seule fin de garder grand-mère à Bouconville, quoique peu intéressante par moment...
mais c'est un devoir qu'il faut comprendre, quoique gâtée par mère Léonie qui n'avait rien d'assez bon pour elle, se privant pour sa mère quand elle avait quelque chose de plaisant.

 
 La grand-mère a habité la ville plus de 40 années, habituée aux biftecks, au vin, elle boit du vin pour 30f par mois, sans le sucre avec, elle ne mange pas ou peu de laitage qui est bon et moins cher à la campagne, elle ne changera pas à son âge, elle est exigeante, veut faire de Gillette (Viard, sa petite-fille, épouse de Louis Farque) , comme pour sa fille Léonie.
Elle a 3 chats qui vont au lit, le salissant et des puces pour tout le monde ; mes enfants ne peuvent toucher les chats, ni sa vaisselle fendue, ni ses vieux bibelots ou ustensiles hors d'usage ou vermoulus, elle croit que la maison est à elle avec ce qui est dedans,
c'est donc des chinoiseries répétées puis dès que Gillette (la pauvre qui la soigne de son mieux) a le dos tourné, c'est pour dire du mal d'elle aux voisines et autres curieux, c'est le maire qui nous a prévenu de cela.


Je n'ai pas plus à accepter une telle charge que les autres et perdre ma place à Nancy, que faire à Bouconville tout d'abord? puis redéménager 650f que je n'ai pas ayant dépensé plus de 2000f depuis la maladie de mère Léonie et ma santé, et celle de Gillette qui n'est pas rétablie de ses nuits et jours à soigner la mère seule, ses 4 enfants et la mère Léonore.


J'avais été à Nancy pour que mes enfants soient plus instruits, plus compétents en suivant les cours gratuits à volonté, tout cela perdu, c'est une tuile, personne ne ferait cela!
si ce n'était un cas de conscience sans quoi soyez bien certains que bien vite je ramènerai Gillette et les enfants à nancy, laissant la vieille maison de mère Léonie qui voulait la donner à Gillette l'année passée pour la soigner sa vie durant. Gillette n'a pas voulu aimant mieux son nid à Nancy, que des ennuis de ses frères et soeurs et du surtravail.
je préférais qu'elle se débrouille avec sa mère, la grand mère léonore, je l'aidais de mon mieux lui envoyant 40 ou 50f par mois (elle me redevait 500f sur les mille francs que je lui avais prêté pour son acte "donation", pigeons et chèvres étaient à moi, puisque je lui avais envoyé 260f dont j'ai encore le papier talon.

Bref, de tout cela, j'aimerais mieux laisser l'Etat faire à sa guise et la grand-mère en charge à chacun 90f par mois comme le père Farque à ses enfants en obligeant même un récalcitrant sur ses gages par justice, moi je verse 45f seulement à cause de mes enfants, et je suis en liberté.

Prendre grand-mère exigeante et autoritaire est une tâche, un sacerdoce...
demandez au mire et à Madame Mathieu qui dans sa dernière visite, dit à Gillette: en aucun cas ne garde pas ta grand-mère que je connais, tu as des enfants, c'est ta mission, garder ta grand-mère, c'est au dessus de tes forces et de ton courage, ton foyer en patira avec toi-même...


Essayons de la garder comme le souhaitait mère Léonie, nous ne récolterons que ce que nous avons semé, montrons une fois de plus notre bonne volonté et peut être que les évènements nous récompenserons...


Lundi, je vais encore à St Mihiel pour ces actes, discuter avec tous ces voleurs, notaires et autres, et j'ai besoin par retour que vous signiez pour moi même avant que de faire les frais nécessaires, en signant le papier d'accord et renvoyé recommandé à Gillette en plaçant bien madame pour la recevoir du facteur de Bouconville;

En attendant des temps meilleurs par la pensée nous vous embrassons affectueusement."

LOUIS















mercredi 11 avril 2012

Que faire de la grand-mère...? 1/2 (sa biographie)

Biographie d'Eléonore

Anne-Marie Eléonore DUMANOIT (Dumanois) est née le 14 septembre 1848 
à Koeur la Grande dans la Meuse (Histoire de la Lorraine - Don Calmet)

Issue d'une famille de bûcherons et de charbonniers,
(ci-dessous, étape de fabrication du charbon de bois)

elle est la fille aînée de Mathieu Nicolas DUMANOIT et Anne-Marie GERARD.

 Cette aïeule a attiré très vite mon attention.

Tout d'abord, parce qu'elle était "fille mère" à l'âge de 20 ans, d'une fille, Anne-Marie Léonie, née le 20 septembre 1868 à Koeur la Grande également, et donc née de père inconnue (malheureusement pour moi...car au XIXème siècle, il n'y a plus de déclaration de grossesse comme avant la Révolution, et donc je n'ai pas de possibilités d'avoir une trace du père).
 
Jusqu'à très récemment, je pensais qu'elle n'avait eu qu'un seul enfant.
En comparant mes recherches avec celles d'autres généalogistes et en reprenant les archives d'état civil en ligne du département de la Meuse, je me suis aperçu que Léonie n'était pas fille unique.
Eléonore a eu d'autres enfants, mais toujours en tant que "mère célibataire" ; et cela, 3 autres fois!

9 ans après la naissance de Léonie, elle a accouché le 31 juillet 1877 de Louis Léon Guillaume, né également de père inconnu. Celui-ci est décédé à l'âge de 23 ans aux carrières d'Euville (Meuse), sûrement lors d'un accident.

En 1880 et 1883, elle a donné naissance à 2 autres enfants morts nés, également de père inconnu.

A aucun moment, il n'y a de mention du père, et aucune mention de mariage...

Sa fille Léonie se marie le 27 juin 1890 à Koeur la Grande avec Joseph Edmond Viard. 
Eléonore est toujours mentionnée comme célibataire.

Arrive l'année 1891 et la découverte du mariage d'Eléonore avec un homme de 17 ans son cadet, Alphonse MANGEOT,  le 28 décembre à Koeur la Grande. 
Alphonse, originaire de Metz où il est né le 25 juin 1865 (lui-aussi de père inconnu), était domestique à Koeur la Grande.

Sa fille Léonie a eu 4 enfants avec Edmond VIARD, à Bouconville sur Madt (toujours dans la Meuse), dont mon arrière grand-père Marcel Arthur VIARD ("LE" titulaire du permis de conduire en 1920...).
Elle s'est retrouvée veuve le 17 février 1902 et s'est remariée le 14 janvier 1903 à Bouconville avec Charles DIOT (dont elle a eu une fille par la suite, Olga).

C'est lors de ce mariage, que je retrouve trace d'Alphonse MANGEOT, alors âgé de 38 ans et commis de bois à Saint Mihiel (Meuse).
Le recensement effectué en 1926 dans la ville de Saint-Mihiel fait apparaître qu'Eléonore et Alphonse demeuraient rue des Capucins. Alphonse exerçait la profession de charretier.

Saint-Mihiel, ville où ils ont habité, jusqu'au décès d'Alphonse, survenu le 6 mars 1929 à Bouconville, à l'âge de 63 ans.

Entre temps, Charles DIOT, second époux de Léonie, fille d'Eléonore est décédé le 21 novembre 1927 à Bouconville, à 68 ans.

Eléonore et Léonie se retrouvent toutes les deux, veuves en 1929.
Le recensement de 1931 sur la commune de Bouconville atteste qu'elles habitent toutes les deux dans la même maison, rue du Praillon.


Malheureusement, sa fille Léonie s'éteint avant elle, le 1er janvier 1932 à l'âge de 63 ans (ci-dessous une photo d'elle avec une de ses petites-filles  - au verso de cette photo est inscrit "Souvenir de votre mère qui vous aime, signée Léonie" - sûrement à l'attention de son fils Marcel...).



Eléonore se retrouve toute seule, ses enfants et son mari étant décédés.
Son petit-fils, mon arrière grand-père, Marcel VIARD, est également déjà décédé le 19 janvier 1927 à Euville, laissant veuve mon arrière grand-mère Emilienne JACOB et ses 2 enfants, Jean et Huguette (ma grand-mère), demeurant à Euville.

Aucun des petits-enfants n'habite à Bouconville en 1932.
- Achille s'est marié à La Teste de Buch en Gironde avec Jeanne GARBAY et a eu une fille Janine née en 1927;
-  Marie Alice s'est mariée en 1920 à Yves L'HER, breton du finistère et est partie y vivre,
- Gillette s'est mariée à Louis FARQUE et sont partis vivre à Nançy.

Se pose la question: que faire de la grand-mère?...

...dans la 2ème partie, lettre de Louis FARQUE, son petit-fils par alliance à mon arrière grand-mère Emilienne, veuve de Marcel VIARD, sur la prise en charge d'Eléonore, alors âgée de 84 ans.