dimanche 10 juin 2012

Ancêtres berrichons et familles recomposées


Dans la branche de ma grand-mère maternelle, originaire du Boischaut (région partagée entre le sud du Cher et le sud de l'Indre), j'ai pu constater maintes fois les remariages et la constitution de familles recomposées.

Le Boischaut se situe entre la Brenne et Saint Amand-Montrond dans le Cher, et comprend les villes de La Châtre, Le Châtelet, Lignières, Chateaumeillant notamment....

Je ne parle pas simplement ici de remariages qui avaient pour but d'élever les enfants du ou des premiers lits principalement, mais de remariages entre personnes de "même" famille. Je veux dire par là, beau-père d'un époux avec belle-mère de l'épouse, bref avec des personnes avec qui des "affinités" existaient déjà.

Cette situation, je l'ai remarqué surtout pour mes ancêtres berrichons, pour qui, sans doute, la facilité et la proximité géographique constituaient le remède.

Le Boischaut est constitué d'une multitude de lieux-dits et une famille pouvait s'y maintenir dans un hameau pendant plusieurs générations.

Je ne sais pas quelle était la solidarité familiale et quelles étaient les rapports entre les enfants et leurs beaux-parents, mais je me suis aperçu qu'un tissu familial assez complexe était présent au XVIII ème siècle notamment ; complexe pour moi qui le voit de l'extérieur.

L'idée de cet article m'est venu avec les deux exemples ci-dessous:
  
Marie DESCLOUDS se marie le 21 janvier 1766 à Ids Saint Roch (18) 
le même jour que son beau-père Simon POUMIER 

Page extraite du dépouillement et des relevés des registres paroissiaux effectués par les bénévoles du site registres18.fr et surtout de genlucie.free.fr

C'est en lisant l'acte de mariage de Marie Desclouds ses derniers jours que je me suis aperçu du lien qui pouvait exister entre les différents mariés indiqués dans l'acte de mariage.
En effet, comme la plupart des curés du XVIIIème siècle, un acte de mariage pouvait relater les épousailles de plusieurs couples en même temps, jusqu'à 5 quelquefois.

Le jour du 21 janvier 1766, se mariaient alors:
- Simon POUMIER et Marie BONNET,
- François BENON et Marie DESCLOUDS.

Simon Poumier est alors dit veuf de Marie Aurouë, qui se trouve être la mère de l'épouse Marie Desclouds qui se marie plus bas.
Marie DESCLOUDS est la fille de Jean DESCLOUDS et Marie AUROUé.
Jean le père est décédé avant 1752, année à laquelle sa mère Marie a épousé à Ids Saint Roch Simon POUMIER ; Marie avait alors 5 ans.
Marie Auroué décède le 15 février 1764 à Ids Saint Roch et laisse Simon POUMIER avec une multitude d'enfants, notamment issu du premier lit avec Jean Desclouds.
extrait Base ROGLO - recoupement des individus présents sur genlucie.free.fr
Pourquoi Simon Poumier s'est-il remarié le même jour que sa belle-fille, ou plutôt devrait-on dire sa fille car c'est lui qui l'a élevé? Pour éviter des épousailles plus coûteuses? En tout cas, cela ne semblait pas déranger sa "fille".

D'autre part, je me suis aperçu également que Simon POUMIER se mariait avec la belle-soeur de François BENON son beau-fils. En effet, Marie Bonnet était veuve du frère de François BENON.
Que ce monde est petit, voire très petit...
Bref, les relations familiales étaient très importantes pour se trouver un conjoint.

Encore un autre exemple de mariage "facilité" par la proximité:


Mariage de Genest AUPERT et Marie GALANT le 17 juin 1760 à Saint Maur (18) 
ou le mariage des beaux-parents
Page extraite du dépouillement et des relevés des registres paroissiaux effectués par les bénévoles du site registres18.fr et surtout de genlucie.free.fr
Autre exemple ici, mais qui n'est pas le seul je crois, la mère d'un ancêtre a épousé son beau-père, c'est à dire le père de son épouse.
Marie GALANT était veuve de Marien MATRAT , et Genest AUPERT, veuf de Catherine MONTAGNIER.
Marie Galant, mère de Pierre Matrat, lui-même époux de Jeanne Aupert, fille de Genest.

La mère et le beau-père étant veufs, ils ont décidé de se marier.
Ci-dessous une visualisation sur mon logiciel.



La conclusion de cet article est peut-être que la pression familiale et la promiscuité géographique jouaient une grande importance dans la vie de l'individu et dans ses choix quotidiens.

Si quelqu'un a des articles à ce sujet, ou des observations, n'hésitez pas à me les communiquer.

Bon dimanche





lundi 21 mai 2012

Mais où sont les pères?

Ci-dessous une remarque du curé de Badonviller à la fin du registre des baptêmes de l'année 1775.
"j'ai exhorté plusieurs fois les pères à être présents au moment de l'acte de baptême de leurs enfant, ils l'ont constamment négligé"!
Curieusement, il est vrai que le père signe rarement ; seulement le parrain et la marraine.

dimanche 20 mai 2012

Lecture registres : ai-je un devoir de signalement?

Autocritique d'un dimanche après-midi...ou simple prise de tête? :-)



Je m'explique: ai-je un devoir de relever toutes les informations que je trouve lors de la lecture d'un registre paroissial, d'un registre d'état civil ; bref de tout document pouvant apporter des informations utiles à tout autre généalogiste, voire chercheur.


Un relevé égoïste?
Cela fait plusieurs années, surtout suite à la mise en ligne des registres paroissiaux et d'état civil en ligne, que je dépouille, lorsque le temps me le permet, des documents.
Avec le temps, j'entame la lecture de registres paroissiaux assez anciens, et bien évidemment, se pose le problème de la compréhension des actes.

C'est à ce moment que je me suis plusieurs fois fais la remarque que j'ai la possibilité de lire, voire de déchiffrer, et que cette possibilité pourrait être utilisée pour toutes les informations contenues dans le registre et non pas seulement pour les actes intéressant mes ancêtres.

Je remarque quelquefois, par mes lectures en diagonale, des mentions de métier, de maladie..., ou tout simplement des noms et filiations mais je ne prends pas le temps car je préfère me dédier à la recherches de mes ancêtres.

J'essaye de trouver du temps, et comme je souhaite avancer sur mes recherches, je ne m'attarde pas trop lors de la lecture d'un registre.


Je ne fais pas parti d'une association généalogique procédant au relevé systématique
mais mes lectures favoriseraient l'avancée des autres généalogistes...

Souvent je remarque des mentions sur une personne relatant leur origine dans une autre région voire un autre pays.

(ci-dessous exemple parmi tant d'autres: mention d'origine d'un militaire à Badonviller: région de l'Artois)

Je devrais idéalement profiter d'être sur ce registre pour faire un travail de relevé sur les noms tout simplement pour éviter à d'autres personnes de revenir dessus...
J'essaye de prendre part mais seulement quand mon oeil tombe dessus.
J'ai l'impression de sous-exploiter le document.

Il est vrai que les mentions sont importantes en fonction de plusieurs facteurs: curé, année...
Malgré tout, et là je me rassure, je sais que mes découvertes servent à ceux qui partagent les mêmes ancêtres que moi. :-)

Il s'agit d'une remarque que j'avais envie de partager.

 
Peut-être devrais-je m'inscrire à un programme de dépouillement où je puisse intervenir à mon rythme suivant mes disponibilités.


Décès d'un fils "imbécile" à Badonviller (54)

Lors de mes recherches hier dans les registres paroissiaux de la commune de Badonviller (massif vosgien de la Meurthe et Moselle), j'ai découvert un acte de décès d'un homme considéré comme "imbécile", sûrement parce qu'handicapé ou "simple d'esprit" comme on pouvait dire autrefois.

L'expression m'a interpellé...

mercredi 16 mai 2012

Noyé en revenant de la foire de Vaucouleurs

Je vous fais part des circonstances du décès de mon ancêtre Nicolas MORISOT.

Nicolas est né et baptisé le 17 juin 1754 à Rigny la Salle, département de la Meuse.
Il s'est marié une première fois le 12 novembre 1776 à Rigny avec Elisabeth Guillaume.
Il s'est marié une 2ème fois avec Jeanne Thiébault le 18 janvier 1883, de laquelle il a divorcé en l'an III après la Révolution et la mise en place du divorce dans le nouveau droit de la famille.

Suite à la naissance d'un enfant naturel, il s'est remarié en 3èmes noces avec sa servante, Catherine Monnet (mon ancêtre), le 25 brumaire an VI à Rigny la Salle.
Cette dernière fera l'objet d'un nouveau billet puisqu'elle est décédée quelques années plus tard dans les Pyrénées Atlantiques (donc à l'autre extrêmité du pays) sous un faux nom, je ne sais pour quelle raison...

Nicolas Morisot était marchand boucher et allait périodiquement à la foire de Vaucouleurs a priori.
Son acte de décès fait mention du spectacle autour de sa noyade.



"Aujourd'hui treize fructidor an sept de la république française les onze heures avant midi, par devant moi Charles Pierson adjoint de la commune de Rigny la Salle, département de la Meuse, chargé de dresser les actes destinés à constater les naissances, mariages et décès des citoyens, est comparu à la maison commune le citoyen Jean Morisot, manouvrier, âgé de soixante onze ans, frère du défunt Nicolas Morisot de son vivant marchand boucher, âgé de quarante deux ans, mari de Catherine Monnet en troisièmes noces, âgée de 26 ans, assistée des citoyens François Filier manouvrier âgé de trente six ans, neveu du défunt, et de Jean Dominique Millot, cordonnier, âgé de trente sept ans, l'un et l'autre demeurant audit Rigny la Salle, grande rue dudit lieu, a déclaré à moi Charles Pierson, officier public, que ledit Nicolas Morisot, le jour d'hier environ les cinq heures du soir, revenant de Vaucouleurs, jour de foire, et passant par le gué appelé vulgairement le gué des Boeufs, rivière de Meuse, s'est noyé, et a été retiré cedit jour de l'eau les sept heures du matin par moi dit officier public en présence d'un grand nombre de personnes, et de suite reconnu par les citoyens, juge de paix du canton de Vaucouleurs, ...son greffier, ...chirurgien et autres personnes présentes, lequel cadavre a été remis par le susdit juge de paix au citoyen Nicolas Georges le Roy agent de cette commune à l'effet de le faire inhumer à la manière ordinaire et voulu par la loi, lequel Nicolas Morisot a été au même moment réclamé par ladite Catherine Monnet son épouse, et a été inhumé cedit jour les six heures au soir dans le cimetière de cette commune avec les cérémonies ordinaires et voulues par la loi comme ci-dessus dit, et j'en ai dressé le présent acte que les témoins cy dénommés ont signé avec moi à la maison commune de Rigny la Salle les jours moi et an avant dits."

Tout commentaire est le bienvenu.