samedi 29 juin 2013

L'intérêt de lire les mariages des collatéraux ...

....ou les vertus de la sérendipité

Un court article qui vient dans le prolongement de celui de cocojumbo et de l'article sur la sérendipité (2).

Hier matin, toujours dans le cadre de la lecture des registres paroissiaux de la commune de Theillay (Loir-et-Cher), je suis tombé sur l'acte de mariage de la sœur d'une ancêtre.
Plus exactement. Il s'agit du mariage le 4 février 1755 de Jean Brigot avec Jeanne Calman ( pas celle que vous avez connu, celle-ci est encore bien plus vieille :-).
Jeanne est la sœur de mon ancêtre Agnan mon Sosa 842 bandelier à Selles-Saint-Denis, paroisse voisine.

Agnan et Jeanne sont les enfants de Pierre Calman et Catherine Poplin.


J'avais déjà pu relever, lors du mariage d'Agnan en 1757 que leur mère Catherine était déjà décédée.

Dans le mariage de Jeanne, celui qui nous intéresse, Catherine est également déjà mentionnée comme "défunte".

Je peux ainsi en déduire plus précisément la période pendant laquelle celle-ci est susceptible d'être décédée.

Dans l'acte de mariage, comme à son habitude, le prêtre fait mention des époux, de leurs parents, des éventuels empêchements, il conclut par l'indication des témoins présents au mariage.
Y est justement mentionné Pierre, le père de la mariée mais aussi une certaine Jeanne Deloiselle...dont le curé précise que celle-ci est la belle-mère de l'épouse...!
Je n'avais jamais constaté l'évocation d'une telle belle-mère dans les autres actes ou dans les rares arbres de Geneanet évoquant la famille Calman(t).

J'ai tout de suite fait une recherche sur le site de dépouillement des registres du 41 à savoir BenevolatAD41, mais je n'ai malheureusement rien trouvé sur ce second mariage de Pierre Calman.

Tout ça pour montrer ou remontrer l'intérêt de lire l'intégralité des registres quand cela est possible bien sûr.
D'autant plus que les dépouillements mis en ligne sur Internet ne mettent pas forcément autant de détails sur chaque acte; ce qui est normal puisque le but des dépouillements des bénévoles étant de nous mener vers l'acte, représentant en soi déjà une grande avancée.

Ce cas montre aussi les vertus de la sérendipité
Il faut se laisser mener par la lecture des registres qui peut sembler longue et fastidieuse.
Je mets beaucoup de temps souvent car je tente de voir si les témoins sont reliés à ma famille. J'essaye aussi de relever les actes "exotiques": mendiants, étrangers...pour les mettre à terme dans les actes en vrac de FranceGenWeb pour que des généalogistes puissent retrouver  plus facilement leurs ancêtres.

(1) Retrouver un enfant disparu de la circulation : http://cocojobo.over-blog.com/m/article-118688270.html
(2) article " la sérendipité ou comment trouver ce qu’on ne cherche pas"

mercredi 26 juin 2013

Voyages des lorrains consignés en 1793 - épisode 1 des Découvertes Meusiennes

Avant-propos sur la découverte des lieux

J'ai profité de congés pour me rendre, le 2 mai dernier, aux Archives Départementales de la Meuse situées à Bar le Duc (dans la Ville Haute, pour ceux qui connaissent...).

C'était ma première dans ses archives.
J'avais organisé ma venue auparavant, à savoir quels étaient les documents à apporter, et surtout les horaires d'ouverture ; ma venue coïncidant avec les "ponts de mai", je ne souhaitais pas me retrouver face à des portes closes après un si grand chemin.
J'avais pris la sage décision, même si plus fatigante, mais ô combien plus pratique, de prendre la voiture pour y aller. Fort heureusement, car l'accès aux nouveaux locaux des Archives n'est pas des plus aisés.

Le bâtiment est très récent et est ouvert au public depuis 2011 (sauf erreur de ma part).

Je suis arrivé à 9h30, peu après l'ouverture et j'ai eu droit à un très bon accueil avec un crayon de papier stylé "ADM" (Archives départementales de la Meuse), que pour moi, et un casier, pour entreposer mes affaires personnelles (tout stylo étant proscrit ainsi que les porte-documents et contenants).
Une fois ma carte de lecteur délivrée, j'ai pu accéder à la salle de lecture.

L'intérieur est très agréable, lumineux et donc très plaisant (ci-dessous une photo publiée sur le compte facebook des Archives en date de 2011). La configuration du mobilier a changé depuis et beaucoup plus de documents sont mis à disposition (histoires des communes, registres de dépouillement, ordinateurs, etc.).

Mon programme de la journée était assez chargé et j'avais pour tâche de retrouver notamment:
- des déclarations de mutation par décès (archives de l'enregistrement),
- des éventuelles déclarations de grossesse,
- les fiches matricules de mes arrières-grand-pères,
- le divorce d'un aïeul,
- les traces et les raisons de la démission d'une aïeule de sa fonction de sage-femme...

Bref, comme vous pouvez le constatez, un peu trop.
Bien évidemment, je n'ai pas vraiment trouvé tout ce que je voulais. Malgré tout, j'ai trouvé d'autres archives dont je ne connaissais point l'existence ; archives qui font l'objet de ce 1er épisode de Mes Découvertes Meusiennes.


La démission de Catherine Maronier...introuvable...

La pause déjeuner étant passée et ayant fait le tour des déclarations de succession que je devais rechercher, je décidais alors de me mettre en quête de mon aïeule Catherine Maronier.
Épouse de Jean-Louis Gronard, elle a démissionné de sa fonction de sage-femme le 5 septembre 1790, d'après les registres de la commune d'Apremont la Forêt.
Le curé d'alors, Nicolas Huguenin, mentionnait que la dite démission avait été faite aux greffes...sans plus, ni moins...

Gloria Godard, alias Lulu Sorcière (1) pour les plus blogueurs d'entre vous, m'a aidé dans cette quête, par l'envoi de documents sur le métier de sage-femme mais aussi sur les éventuelles raisons des démissions à l'époque. J'ai ainsi appris beaucoup sur ce métier, exercé par certaines de mes ancêtres d'Apremont la Forêt.
Cependant, même avec l'aide des archivistes présents, je ne suis pas arrivé à mes fins.
J'ai fouillé les archives du Bailliage de St Mihiel, et notamment les catégories "Procès verbaux et actes divers" couvrant la période de 1790 à 1793 (BP n°1646 et 1674-1675), ainsi que les "dépôts au greffe" entre 1780 et 1793.
Au bout du compte, rien sur une éventuelle démission.
Le document existe-t-il encore? Les boîtes contenant ces documents sont "provisoires" d'où la dénomination "BP". Peut-être d'autres séries sont plus à même de répondre à ma recherche.

Gloria : je ne désespère pas de trouver un jour. Je te remercie encore pour ton aide! 



Registre pour Service de l'Enregistrement des Actes de Voyages- 1793

Alors que j'examinais le contenu de la dernière boîte, je suis tombé sur les registre suivants dont je voulais vous faire état : 
les registres pour service de l'enregistrement des actes de voyages...

Photo d'un document contenu dans BP 1677-1680 détenu par les Archives Départementales de la Meuse                                 - prise le 2 mai 2013
Késako?
Pourquoi enregistrer les allers et venues de nos ancêtres? était-ce pour contrôler les faits et gestes de nos aïeux sous la période de la Terreur?
La Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen de 1789 avait pourtant proclamer la liberté d'aller et venir...

Ayant le nez sur ces registres, je me suis mis à la lecture! Les registres évoquant les "voyages" sur le bailliage de St Mihiel, je me disais que j'allais peut-être aussi y découvrir ceux de mes ancêtres.

Je n'y ai pas découvert directement mes ancêtres, mais Nicolas François LEQUEUX, vigneron à Apremont la Forêt , frère de Jean Nicolas, mon sosa 346.
Photo d'un document contenu dans BP 1677-1680 détenu par les Archives Départementales de la Meuse                                 - prise le 2 mai 2013
"Ce jourd'hui 29 août 1793 l'an second de la République française est comparu en ce greffe le citoyen Nicolas François Lequeux vigneron demeurant à Apremont, lequel a juré et affirmé être venu exprès du dit lieu distant de cette ville de deux lieues pour poursuivre le citoyen Drouillot chirurgien et qu'il y séjournera jusqu'à droit ; de quoi il a requis acte et expédition lui a été délivrée à charge de l'enregistrement et a signé
N Lequeux"

Poursuivre le chirurgien...dans quel sens? en justice? ou pour le rattraper? :-)
Le dit chirurgien était-il un arracheur de dents qui a mal fait son travail...?
Dommage que l'acte ne soit pas plus explicite sur les raisons du déplacement.

Ci-dessous un autre exemple d'acte, qui me paraissait encore plus drôle, vu la multiplicité des intervenants, et qui ressemble à une vindicte populaire...

Photo d'un document contenu dans BP 1677-1680 détenu par les Archives Départementales de la Meuse                                 - prise le 2 mai 2013

"Le même jour sont comparus en ce greffe les citoyens 
Nicolas Noel L'ainé Claude Lallemant,
Jean Rémy Simon, Jean Hanus, #pour sa femme, Dominique Lombard, Henry Leonard,
Louis Lallemant et françois Lombard, tous demeurans à Montsecq,
lesquels ont déclaré être venu exprès du dit lieu, distant de
cette commune de trois lieues, pour poursuivre les citoyens
Nicolas françois, Claude Laumont, Joseph Leprince (---) et
autres ; et qu'ils y séjourneront jusqu'à droit. De qquoi ils ont
requis acte et ont signé.."

Certains d'entre vous connaissent ils ces registres et leur but?

Merci d'avance pour vos commentaires.


(1) Gloria Godard, @lulusorciere