dimanche 27 avril 2014

Les archives hospitalières en généalogie

Début avril 2014, j'ai eu l'occasion de retourner aux archives départementales de la Meuse à Bar-le-Duc. Dans ce lieu assez agréable, mais un peu excentré du centre-ville (cf. article sur les archives de la Meuse), j'ai pu y découvrir un nouveau type d'archives : les archives hospitalières.

Dans le cadre de ce nouvel épisode de mes découvertes archivistiques meusiennes, je vais vous présenter l'intérêt de ce type d'archives.

Pourquoi les archives hospitalières? 

Cela fait plusieurs années que j'ai pu constater que certains de mes ancêtres ne sont pas décédés à leur domicile, mais à l'hôpital notamment. Ayant peu d'éléments sur la médecine du XVIIIème et XIXème siècle, j'ai du mal à imaginer quels pouvaient être les soins et les chances de survivre à son passage en hospice. Je sais bien que des opérations y étaient menées mais dans quel état d'hygiène ou de connaissance médicale?
J'imagine aussi très bien l'état de l'hospice, à l'image de celui de Beaune, que j'avais visité étant enfant, ou encore celui de Bourges: une grande salle commune très haute de plafond où se trouvait une multitude de lits, avec peu d'intimité pour chaque malade.

Pour répondre à la question, je suis curieux de savoir de quoi sont décédés mes aïeux et les conditions de leur fin de vie. C'est aussi une façon de mieux comprendre la vie de nos ancêtres et pas simplement d'avoir un nom et un prénom.
Je l'avoue: je n'avais aucune idée de ce que j'allais découvrir dans ce type d'archives. D'autant plus que je ne me souvenais pas avoir lu un article d'un généablogueur sur ce type d'archives.

Ma curiosité fût éveillée, comme je le disais, par la mention dans certains actes de décès de mes ancêtres, de leur mort dans tel ou tel hospice.
Ce fût le cas des aïeux suivants:
- François GROSNARD, militaire retraité, décédé le 1er juillet 1886 à l'hospice Saint-Charles de Commercy,
- Jean Nicolas ARNOULD, décédé dans le même hôpital le 21 juillet 1852,
- Jean Emile PETIT, décédé dans un hospice rue Carnot à Commercy le 9 août 1928.

Mes découvertes sur François GROSNARD

Je le connaissais militaire retraité comme mentionné dans son acte de décès.
Mon grand-père m'avait toujours raconté, que lors d'une vente aux enchères d'une de ses cousines, un livret militaire d'un aïeul avait été perdu, et comportait des épisodes de guerre bien connus, tels que la guerre de Crimée qui s'est déroulée entre 1853 et 1856. S'agit-il de cet aïeul? Impossible de le savoir jusqu'à maintenant, malgré mes recherches aux archives départementales. 
La légende familiale dit qu'un aïeul aurait également participé à la prise de Constantine en Algérie et aurait eu la mâchoire arrachée par un coup de sabre mais cela ne correspond pas chronologiquement avec François, puisque cet évènement a eu lieu en 1837, alors qu'il n'avait que 15 ans...
Bref, un mystère que j'espère résoudre bientôt...

Pour revenir à mon ancêtre, il était indiqué qu'il était décédé à l'hospice Saint Charles de Commercy. Pourquoi donc? sénilité comme on disait autrefois? maladie? blessure de guerre?

Archives départementales de la Meuse - Cote 2 E 125 (63)  


J'avais envie d'en savoir plus sur cet ancêtre, dont je ne connais pas la vie militaire.

Avant ma venue, j'ai regardé l'inventaire des fonds d'archives disponible sur le site Internet et une fois dans les locaux des archives, j'ai trouvé les registres de déclarations de décès dans la série H dépôt 2/115 pour les registres des décès civils des années 1878 à 1892. Qui dit civil, dit...militaire. Un autre registre, H dépôt 2/165 pour les années allant de 1841 à 1888 concerne les militaires. Par sécurité, j'ai commandé les 2 documents.
Ce dernier n'a rien donné, car étant retraité, je suppose qu'il n'était plus considéré comme militaire.
Dans le registre des civils, par contre, j'ai pu accéder à un passage du registre évoquant son décès, et même plus.

Archives départementales de la Meuse - série H dépôt 2/115 (1878-1892 Registre des décès civils)

Archives départementales de la Meuse - série H dépôt 2/115 (1878-1892 Registre des décès civils)
Le registre rappelle :
- l'identité de François, 
- son âge (64 ans), 
- sa profession d'ancien militaire retraité, 
- sa situation de veuf, étant l'époux survivant d'Euphrasie THIRIOT, avec qui il a eu 4 enfants à Marbotte (55).
Il était le fils de Nicolas et Françoise Vierre (Vièr) et natif d'Apremont la Forêt (55).

Quelles autres informations me fournit ce document ?
- son dernier domicile connu: Lérouville (cela confirme ce qu'indiquait l'acte de mariage de sa fille Adrienne en 1877).
- son entrée à l'hospice: le 15 mai 1884. Cela signifie que François est resté dans cet hospice plus de 2 ans! Avait-il besoin de soins particuliers?
- la date de décès y est confirmée: 1er juillet 1886 à 2 heures du matin,
- enfin la cause, bien que succincte, de son décès: paralysie! Il n'est pas indiqué si cette paralysie est due à une maladie, ou à sa carrière de militaire...

Il y a un dernier détail en petit caractère mentionné dans le registre:
"sa fosse a été payée directement aux fossoyeurs par sa fille ainsi que les frais de service religieux".
Je pense qu'il s'agit de sa fille Adrienne. Sa seule soeur, mon aïeule, n'avait alors que 15 ans et n'a pu payer les frais d'obsèques.

En résumé, les détails ne sont pas nombreux mais malgré tout, j'en apprends un peu plus sur cet ancêtre. Cela suscite encore plus de question de ma part sur son état médical...

Jean-Nicolas ARNOULD

Jean-Nicolas est décédé dans cet hospice Saint-Charles, le 21 juillet 1852.
Comme pour François Grosnard, j'ai retrouvé le registre contenant la déclaration de son décès.

Archives Départementales de la Meuse - H Dépôt 2/111 (1848-1852)

Archives Départementales de la Meuse - H Dépôt 2/111 (1848-1852)
Sur la fiche de Jean Nicolas, je n'apprends malheureusement pas grand chose, excepté qu'il est décédé le jour de son admission, à 12 heures du matin.

Concernant le dossier de mon aïeul Jean Émile PETIT, le registre le contenant, n'était pas dans la liste des documents disponibles et n'est, semble-t-il, pas dans le fonds des archives, et encore dans les murs de l'hôpital actuel!? Il est décédé dans un établissement situé 49 rue Carnot à Commercy, qui apparemment n'existe plus.

Archives départementales de la Meuse - 2E 125/103
J'espère que mon expérience vous aura donné envie de découvrir ce type d'archives et d'éveiller votre curiosité (déjà bien aiguisée), et d'en savoir plus sur la disparition de vos ancêtres.

Faites moi part de vos remarques et suggestions.


Quelques informations sur l'hospice Saint Charles de Commercy:

Édifice construit de 1716 à 1720 et en 1739 (date portée par la porte de la chapelle) , grâce aux libéralités du prince de Vaudémont, de la princesse de Lillebonne et d'Elisabeth Charlotte d'Orléans, en remplacement de la maison Dieu citée en 1403. 
1ère campagne due à Antoine Carbonart, entrepreneur, sans doute sur des plans de l'architecte bénédictin Dom Léopold Durand. 
2e campagne dirigée par l'architecte Claude Nicolas Letixerant. Ecole construite en 1816 par Claude Roussel l'Aîné, entrepreneur à Gondrecourt (Meuse) , sur des plans de l'architecte Pierre Charon

  

dimanche 6 avril 2014

Une mort atroce dans la forêt de la Reine #archivesinsolites

Chers lecteurs, sachez que la sérendipité a du bon!
Vous n'en doutiez pas, et moi encore moins.
Elle nous apporte son flot de surprises mais aussi d'anecdotes.
De certaines, on peut s'en délecter, par les avancées qu'elles nous procurent.
D'autres, un peu mois, par leur côté cocasse...ou trash? :)

Au passage de mes lectures des registres paroissiaux de la paroisse de Royaumeix, située de nos jours dans le département de la Meurthe et Moselle, j'ai découvert l'acte d'inhumation évoqué plus bas.

Avant de vous retranscrire les dires du curé, je vous situe géographiquement cette paroisse lorraine, située dans la forêt de la Reine, dans la plaine de la Woëvre, entre Côtes de Meuse et Côtes de Moselle, terre de mes ancêtres paternels.
http://cassini.ehess.fr/cassini/fr/html/1_navigation.php#
Archives Départementales de Meurthe et Moselle en ligne - B. (1692-1708, 1713-1716, 1718-1726, 1728-1792), M. (1692-1708, 1713-1715, 1719-1726, 1728-1792), S. (1693-1707, 1719, 1726, 1736-1792) - période 1692-1792 - cote 5 Mi 465/R 1  

 Le curé de la paroisse d'Andilly (jouxtant celle de Royaumeix) nous raconte ceci:

 "Jean gerardin charbonnier demt (demeurant) dans les bois de roüaumeix aagé
de        , ans environ est mort le dernier jour du mois de fevrier
de l'année mil sept cent sept, n'ayant pu recevoir que les psaumes?
de penitence et d'extreme onction à cause d'un chancre qui luy avait
rongé et fermé la bouche et son corps inhumé au cimetière dudit
roüaumeix"
Humbert pretre curé d'andilly

 Il n'y a pas plus d'indications mais ce charbonnier a du souffrir un bout de temps, voire agoniser...

Comme dirait l'autre: "et bon appétit bien sûr!"

samedi 5 avril 2014

Charrons en Lorraine, de père en fils 2/2 #geneatheme

Comme je le disais dans la première partie de cet article, je suis issu d'une longue lignée de charrons ; d'où mon intérêt pour ce métier.

Mon aïeul le plus récent, charron de son état, était Jean Emile PETIT, né le mercredi 22 mai 1861 à Fréméréville sous les côtes dans la Meuse.
Il se marie le 8 septembre 1888 à Lérouville, toujours dans la Meuse avec Marie Virginie GROSNARD.
Il est alors âgé de 27 ans et mentionné comme charron.

Il déménage avec mon arrière grand-père, Eugène, en bas-âge, dans le village des Carrières d'Euville ; carrières de pierre en développement où le métier de charron a toute son importance dans le transport des blocs de pierre.
Il est mentionné dans le recensement de la commune en 1926.

Il travaille alors pour la société "Civet-Pommier".

Jean Emile est peut-être présent sur cette photo mais l'agrandissement n'est pas possible - Source : Gallica "Carrières d'Euville et de Lérouville (Meuse) : Civet, Crouet, Gautier et compagnie, propriétaires, 1889 / A. Pepper, photogr."

Il décède le 9 août 1928 à l'hôpital de Commercy mais je ne sais quelle en est la cause: des suites de son activité, ou d'une blessure?

Jean Émile est le fils de Joseph Ferdinand PETIT (appelé plus communément Ferdinand) et d'Appoline ARNOULD.
Ferdinand PETIT est né le 14 mai 1837 à Rambucourt, à côté de Fréméréville, dans la Meuse.
Il était menuisier mais également charron, comme en atteste son acte de mariage du 30 octobre 1860 avec Appoline ARNOULD à Fréméréville.
Archives Départementales de la Meuse - page 136 Cote 2E202 1853-1862 Fréméréville
Fréméréville : commune où son père Alexandre PETIT, est sûrement parti vivre pour continuer à exercer la profession de charron.
Tout comme son fils, Alexandre est né à Rambucourt le 18 mars 1797.
Ce que j'aime chez cet aïeul, c'est son écriture, à travers la découverte de sa signature :
Archives Départementales de la Meuse - page 136 Cote 2E202 1853-1862 Fréméréville
 Celle-ci a un côté très droit, rectiligne mais très pensée en même temps.

Alexandre, encore plus que sa descendance, n'a pas hésité (obligé?) à bouger pour travailler, et dans le même temps, rencontrer ses épouses:
- en 1818 à Ourches sur Meuse, il se marie avec Marguerite CHAPPUT,
- en 1826, il se marie à Griscourt en Meurthe et Moselle avec Luce LARTILLOT, mon aïeule.
28 juin 1826 - acte mariage Alexandre Petit et Luce Lartillot à Griscourt (54) - AD54 1793-1871 5 Mi  237/R 2

Dans son acte de mariage, Alexandre est mentionné comme le fils de Jean André PETIT, charron et de Françoise Salzard.
Lors de son décès le 12 janvier 1826 à Rambucourt, avant le mariage de son fils, Jean André, était indiqué comme charron.
Archives Meuse - Rambucourt
Lors de son mariage avec Françoise Salzard le 7 octobre 1788 à Rambucourt, Jean-André PETIT, alors âgé de 26 ans, charron de profession, est dit fils de Jean PETIT, charron de la paroisse de Mandres aux Quatre Tours.
Archives Départementales Meuse - Registres paroissiaux Rambucourt Cote E dépôt 312 (1 E 5)  page 48
La famille PETIT est en effet originaire du département de la Meurthe, plaine de la Woëvre, à côté de la forêt de la Reine, propice pour trouver la matière première nécessaire au charron.
Des Villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui
Jean PETIT, est un des ancêtres sur lequel j'aimerais vraiment en savoir plus.
Il n'était pas simplement charron : il était "maître" charron, comme l'atteste son mariage avec sa 3ème épouse, mon aïeule, Marie SALEUR le 28 juillet 1750 à Toul, paroisse Saint-Amand:
Archives Départementales Meurthe et Moselle page 407 Toul Paroisse Saint-Amand B., M. (1741-1758), S. (1741-1754) 1741-1758 5 Mi 527/R 22





La maîtrise suppose que Jean a réalisé un Tour de France en tant que compagnon...
Sur son acte de mariage, la qualification de maître est écrite comme suit :
Récapitulatif de la lignée patronymique:

Mansuy PETIT (Avrainville)

Claude PETIT (1683 Andilly -1720 Andilly) 

Jean PETIT (1709 Andilly - ?)

Jean André PETIT ( ? - 1826 Rambucourt)

Alexandre PETIT (1797 Rambucourt - 1868 Fréméréville)

Ferdinand PETIT (1837 Rambucourt - 1883 Lérouville)

Jean Émile PETIT (1861 Fréméréville - 1928 Commercy)

Eugène PETIT (1889 Lérouville - 1964 Commercy)

Marcel PETIT (1925 Euville - 2012 Lure)

X PETIT

Moi

Ci-dessous le parcours réalisé par mes ancêtres charrons autour de la forêt de la Reine:

mardi 1 avril 2014

Charron: le métier 1/2 #geneatheme

Pourquoi parler du métier de charron...? Un métier que je ne connaissais pas, qui ne me signifiait rien jusqu'à l'adolescence.
Je n'aurais jamais pu croiser un artisan charron, tout simplement, parce que ce métier n'existe plus, ou presque plus.

C'est grâce à mes débuts dans la généalogie que j'ai découvert ce métier, parmi tant d'autres choses.
Et les premiers à m'expliquer ce que cela représentait furent...mes grand-pères.

Ils me l'expliquèrent car je découvrais que mon aïeul éponyme, Jean Émile PETIT était charron de son état.
Mon grand-père Marcel n'a pas connu son grand-père paternel, décédé en 1928 à Commercy dans la Meuse, très peu de temps après qu'il soit né.
Je ne sais pas de quoi est décédé cet ancêtre dont je ne possède pas de photos.
Ce que je sais, c'est qu'il est issu d'une lointaine lignée de charrons...

Si mon arrière grand-père, Eugène, que vous connaissez déjà, n'était pas devenu mécanicien ajusteur, il aurait peut-être suivi les pas de son père. Mais le début du XXème siècle ne croyait qu'en l'industrialisation et son vent de "modernisme".

Je parle, je parle... mais en quoi consiste le métier du charron?
Le site Internet de l'institut des métiers d'art nous indique que "le charron utilise le bois et le fer pour construire et réparer des véhicules attelés. Le cœur de son métier est sa maîtrise de la roue. Le moyeu est en orme, les raies en acacia et les jantes en frêne. Le cerclage est réalisé par forge et cintrage. La roue est ensuite enchâssée à chaud." 

C'est là que mon grand-père m'expliqua que le bois était chauffé afin qu'il devienne flexible et prenne une forme arrondie. Ah bon??
Je connaissais bien le métier de menuisier, d'ébéniste, mais pas ce soit-disant charron.
Pourrait-t-on dire qu'il s'agissait d'un travail très complet? puisqu'il travaillait aussi le fer demandant ainsi une certaine dextérité.

En Angleterre, on dit: "A bad wheelwright makes a good carpenter; un mauvais charron fait un bon charpentier"
Dans le Suffolk, le proverbe est encore plus énergique....: "A wheelwright dog is a carpenter's uncle; un chien de charron est l'oncle du charpentier".

Tout cela demande quelques recherches, n'est-ce-pas?

L'Institut des Métiers d'Art m'informe également que pendant "longtemps, chaque commune de France posséda au moins un charron, souvent deux ou trois."
"Mais dans les années 1950, le développement des pneumatiques tarit rapidement la demande de roues en bois. Leur travail relève surtout de la fabrication et non de la restauration : une roue en bois bien faite peut durer indéfiniment même si elle doit parfois subir quelques réparations."
"Jusqu'à la dernière guerre, la charrette tirée par les chevaux, voire par les bœufs était encore bien présente dans les campagnes. Si on y ajoute les calèches, tombereaux et autres véhicules hippomobiles, ainsi que les réparations diverses, le travail était assuré pour un ou plusieurs charrons par village."
Un métier donc très utile dans notre France d'autrefois.

La pratique du métier de charron:

De mes cours d'histoire au lycée, je me souvenais de l'encyclopédie de Diderot et d'Alembert sur les métiers.


11 Volumes de planches furent publiés de 1762 à 1772, avec un Tome III contenant 201 planches, dont une sur le charron.

On y voit ci-dessous ce que pourrait être le local du charron et ses outils :
 
C’est pendant l’hiver et la saison creuse que le charron fabriquait les roues et divers éléments constituant une charrette. Il arpentait aussi les forêts pour y repérer les arbres dont il allait se servir les prochaines années.

Le site "Coutume et Traditions" décrit très bien le métier de charron, entre :

- le choix important du bois (l'orme, le chêne, le frêne, le hêtre ou le charme...),
Durant l'automne, le charron repère les arbres qui seront abattus en hiver, comme il se doit, après les dernières montées de sève. Les troncs sont ensuite débités en planche et stockés en attendant le séchage. 
Le charron utilise essentiellement les essences de bois suivantes : 
Le chêne pour toutes les parties qui exigent une solidité à toute épreuve, l'acacia et le chêne sont utilisés pour la fabrication de la roue (jante et rayons). Le moyeu, quant à lui, est issu de l'orme. Pour les autres éléments, moins importants, le sapin, le frêne ou le hêtre étaient utilisés.

- la réalisation de la roue
commons.wikimedia.org
- l'embattage ou le frettage (le cerclage ou fixage par le métal),
Ayant une forge, il cerclait de métal ces grandes roues...n'ayant pas besoin de faire appel à un forgeron
http://mariefb.pagesperso-orange.fr/vieux%20metiers/charron.htm

- et les outils propres au charron

A l'aide de différentes scies, il va débiter les arbres en planches, longerons et traverses de différentes tailles. Les longerons, taillés dans un seul arbre et long de sept à huit mètres, constituent la base de toute charrette ; ce sont eux qui porteront la charge allant jusqu'à plusieurs tonnes. Leur extrémités, sur deux mètres, est arrondie à la plane pour former les brancards où viendra prendre place l'animal tracteur, cheval ou bœuf. 
 La plane est un outil tranchant à deux poignées qui travaille comme un rabot ; par le passé, c'était un outil très utilisé. Le châssis de la charrette, constitué de planches, était entièrement assemblé par tenons et mortaises. Les outils utilisés sont connus de tous les menuisiers : compas, vilebrequin, gouge et ciseaux à bois.
Le travail le plus délicat était la fabrication des roues. Le moyeu de la roue, en orme, était dégrossi à la hachette et fini au ciseau à bois; le trou de l'axe était fait au moyen de tarières. Les rayons (plus souvent appelés rais) en chêne étaient ajustés à la plane. La jante était constituée de plusieurs parties (en nombre impair pour la solidité de l'ensemble) découpées dans des planches d'un dizaine de centimètres d'épaisseur. Chacune de ces parties recevait deux rayons.
Quand le charron n'avait pas de forge, il se rendait ensuite chez le forgeron pour cercler les roues. Ce travail était très délicat et devait être fait avec rapidité (pour ne pas brûler le bois) et précision (pour la solidité).


http://geneaduranton.free.fr/html/metiers.htm

L'évolution du métier au fil du temps
A partir du moment où l'homme a utilisé la roue pour construire des véhicules, il y a eu des charrons. Ce métier existe probablement depuis plus de 4000 ans.
Les premiers carrosses sont apparus au Moyen-Age. Les charrons faisaient partie de la corporation des "entrepreneurs de carrosses, coches, chariots, litières, brancards, calèches". 
Le statut de charron est officiellement reconnu en 1658 par Louis XIV.
L'âge d'or de ce métier s'est étalé sur plusieurs siècles. Il fallait un savoir-faire très grand, acquis pendant plusieurs années de compagnonnage, puis ensuite encore plusieurs années de pratique. Le charron a suivi l'essor du monde rural, jusqu'au milieu du XXème siècle.
L'industrialisation des campagnes a signée son arrêt de mort.

Les charrons de Rouen avaient pour patronne sainte Catherine, dont l'emblème est une roue, et ils
célébraient leur fête à l'église Saint-Ouen. Leur chef-d’œuvre de réception à la maîtrise consistait dans l'ajustage d'une roue ou le montage d'une voiture.


Sources:
- Institut des métiers d'art:
http://www.institut-metiersdart.org/metiers-d-art/arts-et-traditions-populaires/charron
- Coutumes et Traditions:
http://www.coutumes-et-traditions.fr/vieux-metiers/le-charron/
- Quelques vieux métiers...:
http://mariefb.pagesperso-orange.fr/vieux%20metiers/charron.htm
- http://metiers.free.fr/ac/c003_b.html
- Legendes et curiosites des metiers - Munseys
- Louis Augustin Raimbault, charron sur "Rencontres avec mes ancêtres"