Pourquoi parler du métier de charron...? Un métier que je ne connaissais pas, qui ne me signifiait rien jusqu'à l'adolescence.
Je n'aurais jamais pu croiser un artisan charron, tout simplement, parce que ce métier n'existe plus, ou presque plus.
C'est grâce à mes débuts dans la généalogie que j'ai découvert ce métier, parmi tant d'autres choses.
Et les premiers à m'expliquer ce que cela représentait furent...mes grand-pères.
Ils me l'expliquèrent car je découvrais que mon aïeul éponyme, Jean Émile PETIT était charron de son état.
Mon grand-père Marcel n'a pas connu son grand-père paternel, décédé en 1928 à Commercy dans la Meuse, très peu de temps après qu'il soit né.
Je ne sais pas de quoi est décédé cet ancêtre dont je ne possède pas de photos.
Ce que je sais, c'est qu'il est issu d'une lointaine lignée de charrons...
Si mon arrière grand-père, Eugène, que vous connaissez déjà, n'était pas devenu mécanicien ajusteur, il aurait peut-être suivi les pas de son père. Mais le début du XXème siècle ne croyait qu'en l'industrialisation et son vent de "modernisme".
Je parle, je parle... mais en quoi consiste le métier du charron?
Le site Internet de l'institut des métiers d'art nous indique que "le charron utilise le bois et le fer pour construire et réparer des véhicules attelés. Le cœur de son métier est sa maîtrise de la roue. Le moyeu est en orme, les raies en acacia et les jantes en frêne. Le cerclage est réalisé par forge et cintrage. La roue est ensuite enchâssée à chaud."
C'est là que mon grand-père m'expliqua que le bois était chauffé afin qu'il devienne flexible et prenne une forme arrondie. Ah bon??
Je connaissais bien le métier de menuisier, d'ébéniste, mais pas ce soit-disant charron.
Pourrait-t-on dire qu'il s'agissait d'un travail très complet? puisqu'il travaillait aussi le fer demandant ainsi une certaine dextérité.
En Angleterre, on dit: "A bad wheelwright makes a good carpenter; un mauvais charron fait un bon charpentier"
Dans le Suffolk, le proverbe est encore plus énergique....: "A wheelwright dog is a carpenter's uncle; un chien de charron est l'oncle du charpentier".
Tout cela demande quelques recherches, n'est-ce-pas?
L'Institut des Métiers d'Art m'informe également que pendant "longtemps, chaque commune de France posséda au moins un charron, souvent deux ou trois."
"Mais dans les années 1950, le développement des pneumatiques tarit rapidement la demande de roues en bois. Leur travail relève surtout de la fabrication et non de la restauration : une roue en bois bien faite peut durer indéfiniment même si elle doit parfois subir quelques réparations."
"Jusqu'à la dernière guerre, la charrette tirée par les chevaux, voire
par les bœufs était encore bien présente dans les campagnes. Si on y
ajoute les calèches, tombereaux et autres véhicules hippomobiles, ainsi
que les réparations diverses, le travail était assuré pour un ou
plusieurs charrons par village."
Un métier donc très utile dans notre France d'autrefois.
La pratique du métier de charron:
De mes cours d'histoire au lycée, je me souvenais de l'encyclopédie de Diderot et d'Alembert sur les métiers.
11 Volumes de planches furent publiés de 1762 à
1772, avec un Tome III contenant 201 planches, dont une sur le charron.
On y voit ci-dessous ce que pourrait être le local du charron et ses outils :
C’est pendant l’hiver et la saison creuse que le charron fabriquait les
roues et divers éléments constituant une charrette. Il arpentait aussi
les forêts pour y repérer les arbres dont il allait se servir les
prochaines années.
Le site "Coutume et Traditions" décrit très bien le métier de charron, entre :
- le choix important du bois (l'orme, le chêne, le frêne, le hêtre ou le charme...),
Durant l'automne, le charron repère les arbres qui
seront abattus en hiver, comme il se doit, après les dernières montées
de sève. Les troncs sont ensuite débités en planche et stockés en
attendant le séchage.
Le charron utilise essentiellement les essences de
bois suivantes :
Le chêne pour toutes les parties qui exigent une
solidité à toute épreuve, l'acacia et le chêne sont utilisés pour la
fabrication de la roue (jante et rayons). Le moyeu, quant à lui, est
issu de l'orme. Pour les autres
éléments, moins importants, le sapin, le frêne ou le hêtre étaient
utilisés.
- la réalisation de la roue,
commons.wikimedia.org |
- l'embattage ou le frettage (le cerclage ou fixage par le métal),
Ayant une forge, il cerclait de métal ces grandes
roues...n'ayant pas besoin de faire appel à un
forgeron
http://mariefb.pagesperso-orange.fr/vieux%20metiers/charron.htm |
- et les outils propres au charron
A l'aide de différentes
scies, il va débiter les arbres en planches, longerons et traverses de
différentes tailles. Les longerons, taillés dans un seul arbre et long
de sept à huit mètres, constituent la base de toute charrette ; ce sont
eux qui porteront la charge allant jusqu'à plusieurs tonnes. Leur
extrémités, sur deux mètres, est arrondie à la plane pour former les
brancards où viendra prendre place l'animal tracteur, cheval ou bœuf.
La plane est un outil tranchant à deux poignées qui travaille comme un
rabot ; par le passé, c'était un outil très utilisé. Le châssis de la
charrette, constitué de planches, était entièrement assemblé par tenons
et mortaises. Les outils utilisés sont connus de tous les menuisiers :
compas, vilebrequin, gouge et ciseaux à bois.
Le travail le plus délicat était la fabrication des roues. Le moyeu de la roue, en orme, était dégrossi à la hachette et fini au ciseau à bois; le trou de l'axe était fait au moyen de tarières. Les rayons (plus souvent appelés rais) en chêne étaient ajustés à la plane. La jante était constituée de plusieurs parties (en nombre impair pour la solidité de l'ensemble) découpées dans des planches d'un dizaine de centimètres d'épaisseur. Chacune de ces parties recevait deux rayons.
Quand le charron n'avait pas de forge, il se rendait ensuite chez le forgeron pour cercler les roues. Ce travail était très délicat et devait être fait avec rapidité (pour ne pas brûler le bois) et précision (pour la solidité).
Le travail le plus délicat était la fabrication des roues. Le moyeu de la roue, en orme, était dégrossi à la hachette et fini au ciseau à bois; le trou de l'axe était fait au moyen de tarières. Les rayons (plus souvent appelés rais) en chêne étaient ajustés à la plane. La jante était constituée de plusieurs parties (en nombre impair pour la solidité de l'ensemble) découpées dans des planches d'un dizaine de centimètres d'épaisseur. Chacune de ces parties recevait deux rayons.
Quand le charron n'avait pas de forge, il se rendait ensuite chez le forgeron pour cercler les roues. Ce travail était très délicat et devait être fait avec rapidité (pour ne pas brûler le bois) et précision (pour la solidité).
http://geneaduranton.free.fr/html/metiers.htm |
L'évolution du métier au fil du temps
A partir du moment où l'homme a utilisé la roue pour construire des véhicules, il y a eu des charrons. Ce métier existe probablement depuis plus de 4000 ans.
Les premiers carrosses sont apparus au Moyen-Age. Les charrons faisaient partie de la corporation des "entrepreneurs de carrosses, coches, chariots, litières, brancards, calèches".
Les premiers carrosses sont apparus au Moyen-Age. Les charrons faisaient partie de la corporation des "entrepreneurs de carrosses, coches, chariots, litières, brancards, calèches".
Le statut de charron est officiellement reconnu en 1658 par Louis XIV.
L'âge d'or de ce métier s'est étalé sur plusieurs siècles. Il fallait un savoir-faire très grand, acquis pendant plusieurs années de compagnonnage, puis ensuite encore plusieurs années de pratique. Le charron a suivi l'essor du monde rural, jusqu'au milieu du XXème siècle.
L'industrialisation des campagnes a signée son arrêt de mort.
L'âge d'or de ce métier s'est étalé sur plusieurs siècles. Il fallait un savoir-faire très grand, acquis pendant plusieurs années de compagnonnage, puis ensuite encore plusieurs années de pratique. Le charron a suivi l'essor du monde rural, jusqu'au milieu du XXème siècle.
L'industrialisation des campagnes a signée son arrêt de mort.
Les charrons de Rouen avaient pour patronne sainte Catherine, dont l'emblème est une roue, et ils
célébraient leur fête à l'église Saint-Ouen. Leur chef-d’œuvre de réception à la maîtrise consistait dans l'ajustage d'une roue ou le montage d'une voiture.
célébraient leur fête à l'église Saint-Ouen. Leur chef-d’œuvre de réception à la maîtrise consistait dans l'ajustage d'une roue ou le montage d'une voiture.
Sources:
- Institut des métiers d'art:
http://www.institut-metiersdart.org/metiers-d-art/arts-et-traditions-populaires/charron
- Coutumes et Traditions:http://www.coutumes-et-traditions.fr/vieux-metiers/le-charron/
- Quelques vieux métiers...:
http://mariefb.pagesperso-orange.fr/vieux%20metiers/charron.htm
- http://metiers.free.fr/ac/c003_b.html
- Legendes et curiosites des metiers - Munseys
- Louis Augustin Raimbault, charron sur "Rencontres avec mes ancêtres"
Bonjour,
RépondreSupprimerJ'ai moi aussi des ancres charrons dans la Loire à Arconsat et je vous voudrais illustrer ma chronique familiale en construction. Puis-je me servir de votre texte et de vos photos ?.
bien cordialement
Danièle Godard-Livet
http://gw.geneanet.org/dgodardlivet_w?lang=fr&m=NOTES http://www.lesmotsjustes.org