samedi 28 décembre 2013

Un bilan généalogique 2013 plus que positif

1. Ai-je concrétisé tous mes projets ?


Vous vous en doutiez : je n'ai pas, bien entendu, concrétiser tous mes projets.
Le manque de temps ne me permet pas de tout faire mais je le vis très bien car avoir des projets, fait durer la passion.

Alors, qu'en est-il de mes résolutions et projets 2013?

Eh bien écoutez, je suis plus que satisfait.
Si je reprends mon article de début d'année, j'ai eu la possibilité d'effectuer quelques unes de mes résolutions:

- Je reste abonné à la +La Revue française de Généalogie qui m'apporte beaucoup en actualités, en astuces, découvertes et en suggestion d'articles,

- Je suis allé, comme prévu, au mois de Mai, aux Archives départementales de la Meuse à Bar-le-Duc pour consulter les registres matricules de mes arrières grand-pères, Eugène Petit et Marcel Viard, et j'ai ainsi découvert plein d'informations à leur sujet, qui facilitent la compréhension de certaines photos de famille. J'y ai également trouvé d'autres archives que je ne connaissais pas (cf "Mes découvertes meusiennes").

- J'ai mis du tri dans l'album de cartes postales anciennes de la famille collectées par mon père et qui retrace la vie quotidienne, et à partir de laquelle j'ai pu retrouver les liens de cousinage notamment et surtout des moments de vie racontés par mes aïeux. Beaucoup de choses à raconter à ce sujet.

- J'ai profité, mais pas assez, du site très bien fait des Archives Départementales du Cher. Surtout, que la bonne surprise a été la possibilité, offerte par le site, d'indexer ses trouvailles (lien vers indexation collaborative AD18).

- Par contre, je n'ai malheureusement pas fait la synthèse des photos de mon grand-père sur la région de Toulon et de Marseille pendant la 2nde Guerre Mondiale, et notamment sur le sabordage de Toulon, épisode encore assez méconnu. Mais, du coup, une nouvelle idée a germé...à suivre :-)

De nouveaux projets sont également apparus en cours de route et qui devenus très épanouissant en terme de trouvailles, de partage...etc.:

- Participation au projet de +Jean-Michel Gilot qui consiste à indexer les poilus sur le site Mémoire des Hommes et de partager ce projet via twitter. Je ne suis pas très constant ni régulier sur cette aventure mais je vais essayer de m'y employer un peu plus activement.  Cela m'a d'ailleurs donné l'idée de créer une page ou plutôt de modifier ma page actuelle sur la guerre de 14 et d'y associer, en plus des recherches sur mes arrières grand-pères, mes trouvailles sur les "poilus" morts pour la France, dans les communes de mes ancêtres.
Vous pouvez retrouver toutes les indexations de poilus sur Twitter avec le #1J1P et plus d'explications vous seront données en vous adressant au compte de Jean-Michel pour ce projet @1J1P .

- J'ai créé une page sur mes découvertes meusiennes suite à ma visite des archives départementales de la Meuse. L'article sur les déclarations de succession a suscité un vif intérêt de la part de certains généablogueurs.

- Suite à la découverte de mon lointain cousin, Michel Viard, j'ai décidé de lui rendre hommage en publiant des articles sur ses trouvailles. Je n'ai pas encore fini mais c'est en cours. Dommage que je ne sache ce que sont devenus les fruits de ses recherches. Ses descendants ayant coupé court à ma demande de contact.
1er article sur Michel Viard.

- Je ne pouvais continuer cette rubrique sans parler du "Challenge A à Z" organisé par +Sophie Boudarel (la Gazette des Ancêtres). Ce fut une surprise pour tous les généablogueurs. Ce fut une surprise encore plus pour moi, ne pensant pas pouvoir réussir à faire un article par jour : comme quoi...! Ce fût une très belle aventure. Mais il ne faut pas écrire au passé car celle-ci va recommencer en 2014 : donc avis aux amateurs ou confirmés!
Retrouvez mon bilan ici.


  
2. Qu'en est-il de mon organisation?

- Reprise des données relatives à chaque aïeul et les vérifier
Comme dans mon article de septembre, (Mon organisation -suite), je n'ai pas du tout avancé sur ce point : un projet à développer sur 2014 ! les photos étant encore prioritaires pour le moment...

- Les lignes de vie (ou "timeline")

Je n'en ai pas fait d'autres ces temps-ci car elles sont surtout utiles en cours de recherches et mes recherches sur les registres paroissiaux ont été un peu ralenties ces derniers temps.
En tout cas, le projet de ligne de vie par couple (exemple donné par +Elise Aupres de nos Racines dans son article) est resté dans un coin de ma tête pour mes futures recherches.
Heredis me propose également un très beau point de vue des informations sur chaque ancêtre, ce qui me satisfait pleinement, même s'il est perfectible:

- Numérisation des photos

J'ai encore récupéré des photos le jour de Noël (sur mon arrière grand-père durant la guerre de 14, etc...) et donc la numérisation me semble un projet complètement inatteignable. Et pourtant, cela ne l'est pas. Il suffit juste de s'y atteler et de scanner une ou deux photos par jour.
En tout cas, comme dans ce qui était évoqué dans mon article sur l'organisation, j'ai numéroté une partie des photos et j'ai acheté un nouvel album: c'est tout de même en bonne voie.
J'ai encore beaucoup de travail à faire sur les photos et ça ne se fera peut être pas entièrement sur 2014...je reste réaliste :-)
D'autant plus que j'aimerais faire des albums photos pour ma famille: je ne veux donc pas trop tarder non plus.

- Relevé des signatures d'ancêtres

J'ai, en effet, prévu de relever toutes les signatures d'ancêtres suite à mon article: S comme Signatures de mes ancêtres.


- Classement des fichiers

Mon renommage de fichiers* se fait automatiquement pour les nouveaux et se fera au fil de l'eau pour les anciens en fonction de l'intégration de données dans mon logiciel.  Cette question me semble plus facile à réaliser que les photos...
* Nom-prénom_AAAAMMJJ_type document _Dépt_Commune_Source 

- Passage de Blogger à Wordpress

Finalement je n'ai pas passé le pas par manque de temps et j'ai donc décidé pour le moment d'améliorer ma page d'accueil actuel et d'intégrer de nouvelles pages. Cela me satisfait pour le moment. Je sais que Wordpress m'offrirait plus de possibilités mais chaque chose en son temps.
Je demanderai un cours particulier à +Brigitte Snejkovsky ou à +Elise Aupres de nos Racines pour leur expérience sous Wordpress.

3. Que s'est-il passé de marquant en 2013?


- Sans conteste: rencontrer les généablogueurs

Cette idée de rencontrer les autres généablogueurs est venue suite à une conversation et à une rencontre avec +Brigitte Snejkovsky . Merci encore Brigitte pour ton accueil chaleureux. 
Brigitte a ensuite organisé les Premières Conviviales des Généablogueurs qui fut un succès et très agréable. Chacun a évoqué ses projets, ses recherches, et ce fut très enrichissant (résumé ici).

Le 2ème grand évènement fut celui des Généalogiques. Ce salon qui a eu lieu à Paris le 10 novembre 2013 m'a permis de rencontrer les associations, comme le Cercle Généalogique du Loir-et-Cher, mais aussi de voir de nouveaux généablogueurs, comme +Dominique Chadal , +Cedeca Des branches , +Elise Aupres de nos Racines , Cyril Davy (@davycyril), Sandrine Heiser (@tokenheiser) et Céline Souef (@celsouef), dont vous pouvez d'ailleurs retrouver son article sur ce salon.
Les 2èmes conviviales ont eu lien par la suite avec certains généablogueurs dont +François Frémeau a pris quelques photos :-)

La dernier évènement fut celui organisé par +La Revue française de Généalogie avec Les Matins Malins de la Généalogie qui m'a permis de rencontré d'autres blogueurs, cette fois-ci de visu, comme +Evelyne Achon , +Raphael Piéchaud , +Jérôme GALICHON ou encore Valérie Letellier.
Cette matinée a été prolongée par un déjeuner donnant lieu aux 3èmes conviviales, évoquées dans l'article suivant.


 
- L'intérêt du blog en généalogie:
Je me répète mais le blog m'a permis des échanges que je n'aurai pu avoir sans sa création.
L'émulation généalogique sur les réseaux sociaux, et le fait de faire partie d'un groupe de généalogistes de tout horizons est très intéressant et enrichissant. Un exemple parmi d'autres : "De l'utilité du blog" .

Suite à mon article sur les Premiers Matins Malins de la Généalogie, des membres de Roglo (Pierre Fauchère et Serge Milani) m'ont contacté pour me proposer un accès "amis" et j'ai ainsi découvert ainsi de nouveaux cousins! Serge Milani est un des fondateurs, si ce n'est le fondateur? de genlucie.free.fr où se trouvent les dépouillements de nombreuses paroisses berrichonnes.

Le fait d'avoir participé au challenge A à Z a permis l'établissement de contacts, comme Jacques Chenevat récemment, qui a commenté l'article sur la soeur de mon arrière grand-père, Henriette PETIT. Celui-ci se trouve être en famille avec le beau-frère de mon arrière grand-père, Paul Chenevat, marié avec Alice Petit, et m'a gentiment envoyé des photos d'eux : inespéré! Merci encore +jc roustar .

- Suite à la visite du Musée de la Préfecture de Police, j'ai également fait la connaissance de Chantal KOOB, qui participe désormais aux conviviales, et avec qui j'ai prévu d'aller aux Archives Départementales de Nancy. Merci à +Chantal KOOB pour son assiduité à mon blog.

- Suite au salon "Les 2èmes Généalogiques", j'ai décidé d'adhérer à une association, le Cercle Généalogique du Loir-et-Cher. Cela faisait bien longtemps que je n'étais plus adhérent à une association. Notre conversation et leur travaux de dépouillement des archives notariales m'a encouragé à adhérer.
Je suis d'ailleurs allé pour la première fois à une de leurs permanence à la Tour Essor à Pantin, où se trouvent également de nombreuses associations. J'ai pu y rencontrer d'autres généalogistes passionnés et découvrir beaucoup d'informations sur mes ancêtres. je compte d'ailleurs y retourner fin janvier.



- Enfin, je tiens à remercier +Sophie Boudarel (La Gazette des Ancêtres) et +Elisabeth Zetland  @elizetland (My Heritage) pour leurs articles à mon sujet et que vous pouvez retrouvez ici-bas:

Portraits de généablogueurs


4. Qu'avez-vous retenu de cette année? 

= qu'il faut être patient dans ses projets et dans son organisation :) 

Il faut persévérer dans l'écriture de ses articles. Ne pas se forcer car cela doit rester un plaisir mais à partir du moment où on arrive à coucher quelques mots sur le papier, le reste vient et l'article prend vie.

Mon seul regret?
Ne pas avoir le temps de lire tous les articles de mes acolytes généablogueurs. Mais je ne désespère pas d'y arriver et de pouvoir leur laisser un ptit commentaire.

Je retiens également que les idées d'article viennent d'elles-mêmes et qu'il en est de même pour les projets : il faut simplement avoir confiance en soi sur le devenir de son projet de blog, peut-être un peu comme le reste? :-)

Bonne fin d'année à tous et merci d'avance pour votre lecture et vos commentaires.

Mes résolutions 2014 dans un prochain article :-) 



dimanche 15 décembre 2013

Premiers Matins Malins de la Généalogie et 3èmes Conviviales des Généablogueurs

 Matins Malins de la Généalogie

En cette fin d'année, la +La Revue française de Généalogie nous avait concocté un nouveau type d'évènement: Les Matins Malins de la Généalogie.
Cette conférence, organisée par +Charles Hervis et qui a eu lieu dans une des salles du CARAN (Archives Nationales) rue des Quatre-Fils à Paris, avait pour but d'échanger sur la généalogie et Internet, et était intitulée : "Le meilleur du Web".
Les intervenants, Pierre-Valéry Archassal et Guillaume de Morant, bien connus des lecteurs de la Revue Française de Généalogie, nous ont présenté l'évolution de la généalogie sur Internet, et les différents types de visualiseurs d'archives en ligne, mais aussi les trucs et astuces. Cette présentation a été ponctuée de nombreux échanges également très intéressants. +Sophie Boudarel  (La Gazette des Ancêtres) était également présente pour gérer les échanges, ainsi que Benoît de Maigret, Directeur partenariats et e.commerce chez GeneaNet. 
Je ne vais pas reprendre l'ensemble des points abordés mais voici ceux que j'ai retenu. 
Les différents points peuvent être retrouvés sur Twitter avec le Hashtag #Matinsmalins.

Pierre-Valéry Archassal a retracé l'historique des sites fournissant des données depuis les années 80, du Minitel à aujourd'hui.
Le nombre de données est passé de 1,4 millions à 1.4 milliard en 17 ans sur Geneanet.
Les sites généalogiques sont devenus plus ergonomiques et le généalogiste a accès à de plus en plus de documents numérisés.
Les données numérisées permettent aujourd'hui une recherche avec une fiabilité maximale ; les généalogistes vérifiant sur les archives en ligne notamment, les sources des informations trouvées sur des sites tels que Geneanet. Le généanaute a désormais un accès direct aux sources et la crédibilité des informations qu'il fournit est désormais plus facile à acquérir.
Il y a un nombre croissant d'utilisateurs.
Dans le 1er guide de la +La Revue française de Généalogie sur les archives en ligne, il n'y avait pas un seul site de ressources en ligne. En 2002, il n'y avait encore que peu de données numériques en ligne et de rares bases de données. Et il n'existait qu'une cinquantaine de sites personnels.
Désormais, les gros sites facilitent les recherches.
+Pierre-Valéry Archassal a identifié 2 types de comportement du généalogiste sur la découverte et le partage des informations:
- Coopérer (comme c'est le cas des mormons),
- ou Collaborer pour un thème commun (indexation de pages).

On peut désormais avancer que le temps des collectionneurs de lieux ou de noms est révolu.

Malgré cette croissance exponentielle de données en ligne, on peut constater un maintien de l'entraide via les listes départementales sur Internet, et on ne peut que s'en réjouir.

Les axes de progrès? Quels sont-ils? : la diversification dans l'accès aux sources, telles que:
- la conscription militaire,
- les archives notariales (en ligne en Vendée),
- les déclarations de grossesse (comme dans la Nièvre),
- les registres d'écrous,
- les justices seigneuriales.

Pierre-Valéry a intentionnellement indiqué une année de référence: 2020, vers laquelle nous pourrions obtenir des avancées technologiques comme avoir une base globale intelligente.
Le but ultime sera d'avoir une seule base ou plutôt un seul arbre...universel.
Pourquoi ne pas avoir un seul arbre au lieu de multiplier les arbres individuels, redondants et sources d'erreurs.
Un seul arbre avec une fiche unique par individu et une généalogie ascendante et descendante immédiate. La fiabilité des données serait ainsi totale.
J'ai alors rappelé que deux projets étaient en cours avec les start-up Brozer et Gennus (cf. article de +Clément Bècle  à ce sujet).

Est intervenu ensuite +Guillaume de Morant qui a listé les différents types de visualiseurs qui existent, des plus anciens au plus récents, en montrant à la fois, leurs inconvénients, et quelques trucs et astuces pour mieux les utiliser (Archinoe, Mnesys, Gaia...).



Guillaume a attiré notre attention sur les plans cadastraux mis en ligne par certaines archives départementales, mais surtout sur les matrices cadastrales, contenant de nombreuses informations. Celles-ci ont été mises en ligne notamment en Saône-et-Loire.
La presse locale est également de plus en plus indexée et est source d'informations.

Trucs et astuces

+Guillaume de Morant a rappelé l'importance du répertoire des notaires de Paris sur le site des archives nationales (contrats d'apprentissage...) et a donné une astuce pour le consulter (Etarep), en modifiant directement dans l'adresse en ligne le numéro de page ; la blogueuse +Marine POMMEREAU pourra vous expliquer mieux que moi :-)

Pierre-Valéry nous a signalé le côté pratique de la copie d'écran via le site de partage de données "Dropbox".
Il nous a également rappelé comment "détourner" sur généanet le problème d'orthographe d'un nom lors d'une recherche en privilégiant la recherche par commune, donnant ainsi l'ensemble des orthographes d'un patronyme et permettant ainsi de réouvrir de nouvelles voies.
Le site "gencom.org" a été évoqué pour trouver une commune ou paroisse. Il est important d'utiliser une majuscule pour la première lettre, sinon le site fournit tous les lieux-dits en lien avec le nom : cela dépend du type de recherche à effectuer.
+Thierry Garrel a, quant à lui, parlé du site "Locom".

Concernant la copie d'écran, +Jimbo Genealogie , nous a signalé l'existence de Microsoft Image Composite Editor, qui est gratuit.  

Pour finir cette conférence, qui a d'ailleurs duré plus longtemps que prévu suite à la profusion d'échanges, Pierre-Valéry et Guillaume ont rappelé l'avis de la CADA sur la communication des actes d'état-civil et parlé de la base ROGLO, base globale et générale, à laquelle tout le monde peut avoir accès.
La technologie de reconnaissance des lettres a également été évoquée : technique OCR qui se développe, notamment pour la presse en caractère d'imprimerie, mais il est encore impossible de la voir s'appliquer à des caractères manuscrits tellement différents surtout pour des textes tels que les registres paroissiaux du XVII ou XVIIIème siècle.

La Revue Française de Généalogie nous a annoncé que la prochaine séance aura lieu, non pas en février, mais en Mars, laissant le temps ainsi à nos intervenants de faire un retour de leur voyage au pays des Mormons, à Salt Lake City, pour la prochaine Rootstech qui aura lieu fin janvier-début février 2014.
La prochaine séance aura lieu le 8 mars et celle d'après le 14 avril. 
Vous pouvez vous inscrire dès maintenant.
Réservez votre place (en indiquant vos prénom, nom et courriel) au 0.825.82.63.62 (n° indigo) ou rfg@martinmedia.fr

3èmes conviviales des généablogueurs

C'est le proverbe qui le dit : l'occasion fait le larron!!
Nous avons profité de ces Premiers Matins Malins, pour réunir les généablogueurs autour d'un repas et ainsi constituer les 3èmes conviviales...déjà!
Ce fût le premier repas organisé et qui a eu lieu, au Café Le Progrès, rue de Bretagne, non loin du Caran.
Nous fûmes tout de même 15 et nous étions ravis de pouvoir nous asseoir autour d'un bon déjeuner, les Matins Malins nous ayant épuisé! Il était temps de reprendre ses esprits!
Autour d'une brandade de morue (la bande des "morues"), d'entrecôtes, d'andouilles (la bande des "andouilles") ou de petits salés, nous avons continué à échanger autour de nos vies et pratiques généalogiques...Bref, une conviviale comme on les aime.
Merci à tous les participants, et j'espère voir de nouveaux blogueurs très prochainement, notamment le 8 mars prochain.

Je vous laisse ici, en vous nommant les différents participants que vous connaissez d'ores et déjà pour la plupart....et en vous souhaitant, une bonne fin de semaine :
- +Charles Hervis , rédacteur en chef de La Revue Française de Généalogie, @rfgenealogie,
- +Chantal KOOB , peut-être blogueuse en devenir,
- Jean-Marc, alias +Jimbo Genealogie , blog "D'averne et d'Armorique", @jimbogenealogie,
- +Marine POMMEREAU , blog "Marine et ses ancêtres", @marinepommereau,
- Valérie Letellier alias @ohmesaieux sur Twitter, blog "Oh Mes Aïeux", et créatrice du site "Affaires Criminelles et Généalogie",
- +Sophie Boudarel généalogiste professionnelle, alias La Gazette des Ancêtres, @gazetteancetres,
- Muriel Gadaut, généalogiste professionnelle, alias @mgadaut "Racines & Actes" sur Twitter,
- +Pierre-Valéry Archassal , @PV_Archassal,
- +Guillaume de Morant, @g2morant,
- +Jérôme GALICHON , @galichonj,
- et moi-même @benetit92, et sur ma page Facebook .

dimanche 8 décembre 2013

Pierre MUTELOT, chevalier de la légion d'honneur

C'est en lisant l'article de Sophie sur la généablogueuse Selma Cayol, et son site "De la terre vers la mer", que j'ai redécouvert la base de données Léonore. Selma en parle d'ailleurs comme un de ses sites préférés.
Ce n'est pas la première fois que j'entends parler de ce site. Mais vu l'objet, je ne voyais vraiment pas quelle pouvait en être l'utilité à titre personnel et pour ma généalogie.
Quel aïeul ou ancêtre aurait-il pu avoir une décoration au titre de la Légion d'Honneur.
A aucun moment, je n'ai entendu dire qu'un ancêtre avait été décoré.
Cependant, pourquoi ne pas vérifier?
C'est ce que je fis le week-end dernier.
Mais par où commencer?

La recherche par patronyme me semblait d'avance trop difficile et longue, tellement j'ai de noms dans ma généalogie. Je préférais d'emblée la recherche par départements, puis par commune ; choisissant les communes où j'avais le plus d'ancêtres et où j'avais le plus de possibilités de trouver un ancêtre décoré.




Je commençais par le département de la Meuse, et la commune de Brauvilliers, qui a vu la naissance de mon arrière grand-mère, Fernande Gaillet : rien de concluant, à part de lointains cousins.
Puis je passais à la commune de Rigny-la-Salle, commune de naissance de Emilienne JACOB, mon autre arrière grand-mère. Et là...je vois le nom d'un ancêtre: Pierre MUTELOT.

Pourquoi ce nom, d'emblée, m'a sauté aux yeux?
Parce que lors de la préparation de ma visite des Archives Départementales de la Meuse à Bar-le-Duc au mois de mai, je souhaitais retrouver ses origines, et plus exactement le nom de son père.
En effet, Pierre est né en 1776 de père inconnu à Rigny-la-Salle.
J'aurais souhaité découvrir un jugement de tutelle, voire au mieux, la déclaration de grossesse de sa mère ; mais je n'eus malheureusement pas assez de temps.

Me voilà avec un ancêtre titulaire de la Légion d'Honneur. J'avoue que je ne m'y attendais pas.

Contenu du dossier de Pierre Mutelot:

Le dossier comporte 7 pages, comme suit:

Source: LEONORE
Cette première page m'apprend que Pierre Mutelot a été nommé chevalier de l'ordre royal de la légion d'honneur le 6 avril 1813.
Elle me confirme qu'il est bien né à Rigny-la-Salle le 15 octobre 1776.
Ce début de dossier m'indique surtout sa fonction, à savoir lieutenant de voltigeurs

"En théorie, le voltigeur est un soldat capable de sauter en croupe d'un cavalier afin d'augmenter sa mobilité. Napoléon s'est toutefois opposé à cette pratique car il estimait qu'elle était incompatible avec l'exécution des missions de la cavalerie. Il souhaitait toutefois que les voltigeurs soient plus mobiles que les autres fantassins. Pour cela, ils devaient être équipés d'un fusil plus léger, mais ce fut rarement le cas. Tout comme la compagnie des grenadiers, celle des voltigeurs était d'élite et la solde était aussi plus élevée. Les voltigeurs étaient généralement de petite taille. Ils portaient des cols de couleur jaune (chamois) et des épaulettes à franges vertes. Les voltigeurs pouvaient selon les circonstances agir comme éclaireurs ou protéger le flanc gauche du bataillon, le flanc droit étant défendu par les grenadiers." (source: Wikipédia)

Le tampon "mort" est présent en bleu sur le dossier.
Est-il déjà décédé en 1813, ou entre 1813 et le 29 juin 1819, date à laquelle a été signé le billet? Cette question sera résolue par la suite.

Au mariage de sa fille Catherine Mutelot, le 23 juin 1819 avec Joseph Louis Vibrac son père, Pierre Mutelot n'est pas mentionné comme étant décédé mais....absent! sans plus d'indications

Source: LEONORE

La deuxième page est la preuve d'identité de Pierre Mutelot: son extrait d'acte de naissance; acte que j'avais déjà trouvé sur les registres paroissiaux.

Ci-dessous le serment prêté par le chevalier à l'ordre de la légion d'honneur :

Source: LEONORE

Pour répondre à mon questionnement d'il y a quelques paragraphes, Pierre Mutelot était bien vivant en 1817 puisqu'il a signé ce serment. D'ailleurs c'est très important de découvrir qu'il savait écrire, ou tout du moins, signer, et cela donne encore un peu plus de vie à cet ancêtre à mes yeux.

Ci-après, le procès-verbal d'individualité présent dans tous les dossiers de la base LEONORE, qui résume la situation des membres de l'Ordre Royal de la Légion d'Honneur (justificatifs, situation personnelle...) :
Source: LEONORE
Mon ancêtre avait a priori malencontreusement perdu le brevet justifiant de sa nomination à l'ordre royal. Il a dû ainsi fournir une "déclaration sur l'honneur et circonstanciée de la perte de son brevet original et de la lettre d'avis de cette nomination".
Il est indiqué comme lieutenant de l'Infanterie de l'...la Garde....?

Passons dans le vif du sujet, et lisons attentivement l'état des services de Pierre Mutelot.
Source: LEONORE

Pierre est nommé Chevalier de l'Ordre Royal. 
Royal, puisqu'en 1817, la France est redevenue un royaume avec Louis XVIII qui instaura une monarchie constitutionnelle (période de La Restauration - de la monarchie). Mais les services rendus par Pierre ont eu lieu pendant la période Napoléonienne, soit avant 1814. Ceux-ci s'étalent entre 1809 et 1814.
En 1809, cela faisait déjà 15 ans que Pierre était marié avec Marie Anne DEROBE. Sa fille (mon ancêtre), Marie Catherine, avait l'âge de 10 ans.
Pourquoi Pierre est parti dans l'armée? par obligation? pour des raisons financières?
Sûrement à cause des guerres napoléoniennes...

Le détail de ses services est le suivant:

- Capitaine des gardes nationales sédentaires de sa commune pendant 8 années :

D'après wikipédia, "la Garde nationale est le nom donné lors de la Révolution française à la milice de citoyens formée dans chaque ville, à l’instar de la garde nationale créée à Paris. Dès le début de 1789, des villes et bourgs de province organisent des milices pour lutter à la fois contre les complots aristocratiques et les soulèvements populaires."
J'en déduis que Pierre fût chargé de la sécurité de la commune de Rigny la Salle de 1801 à 1809, et était donc sûrement craint de ses concitoyens.

Wikipédia m'apporte un autre renseignement : "Pendant tout le règne de Napoléon, les gardes nationaux ont servi de réserve à l'armée et ont été mobilisés au gré des guerres de l'Empire. 
Ainsi, lors de la reprise de la guerre contre la Prusse, le 17 septembre 1806, l'empereur ordonna la levée, le 23 octobre, de 3 000 grenadiers et chasseurs de la Garde nationale de Bordeaux pour renforcer la défense des côtes. 
Le décret du 12 novembre 1806, signé à Berlin, réaffirmait l'obligation de tous les Français âgés de 20 à 60 ans d'effectuer le service de la Garde nationale. Il en confirmait également l'incompatibilité pour ceux travaillant dans la fonction publique et dans l'administration ainsi que pour les ecclésiastiques. Les autres pouvaient se faire remplacer. 
Les compagnies de grenadiers et de chasseurs, composées d'hommes, si possible, de 20 à 40 ans, pouvaient être appelées à effectuer un service intérieur dans les villes de plus de 5 000 habitants, ou un service militaire. Dans ce cas, elles étaient assimilées aux troupes de ligne."

Ces dernières informations m'expliquent pourquoi Pierre a été enrôlé dans l'armée. Sa fonction municipale l'y a aidé. En 1809, Pierre avait 32 ans, et comportait les conditions requises pour être chasseur.

- Entré au service actif en qualité de Sergent major au 1er bataillon de la Meuse (Garde Nationale) le 29 août 1809,
- En cette qualité (sergent major?) au Régiment des Gardes Nationales de la garde du 1er avril 1810,
- au 7ème régiment des Voltigeurs de la Garde le 21 mars 1813,
- sous-lieutenant le 8 avril 1813,
- lieutenant le 14 septembre 1813,
- chevalier de la Légion d'Honneur le 6 avril 1813.

Quelle ascension fulgurante pour Pierre en 1813! Cela s'explique forcément par les campagnes menées...quelles sont-elles?
  • 1809, à l'armée de tête de Flandre sous les ordres immédiats de Monseigneur le Prince de Ponto Corvo et de Son Éminence le Duc d'Istrie,
Bessières, Jean-Baptiste, duc d'Istrie, 1769-1813:
Bessières, Jean-Baptiste, duc d'Istrie, 1769-1813, Buste, face - 1
Source: Gallica http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10207527g.r=duc+d%27Istrie.langFR
 N. C. V. Oudinot de Reggio, Général de Division, Né à Bar-le-Duc en 1792, Représentant du Peuple : [estampe] - 1
  • de 1810 à 1813 en Espagne, sous les ordres des généraux Dorsenne et Casarelly (Caffarelly?). 
Mon ancêtre a peut-être participé avec le Général Dorsenne au siège d'Astorga, tentative réussie de la prise de la ville d'Astorga par les Français du 21 mars au 22 avril 1810 lors de la guerre d'indépendance espagnole.
  • 1813 en Saxe et Silésie sous les ordres de S.M. l'empereur Napoléon,
  • 1814 dans l'Intérieur sous les ordres de S.M. l'empereur Napoléon.
Bref, des déplacements intenses!
Pierre a dû voir et vivre beaucoup de choses. Cela demandera des recherches de ma part, pour trouver les guerres auxquelles il a participé.
D'avance, je sens que ce sera passionnant et enrichissant pour ma culture historique.

Le bas de la page détaillant les services et les campagnes se finit comme suit:
Source: LEONORE

"Certifié véritable par nous membres composant le conseil d'administration 
dudit Régiment. Le présent état des services de Mr. Mutelot Lieutenant,
Fait à Sandillon Près Orléans le 24 mai 1814
signé Maillart Capitaine, Gallois Capitaine, Conus Sergent, 
et Cousseau chef de Bataillon, le Chevalier Gatté Colonel.
Vu par nous Sous Inspecteur aux Revues ayant eu l'Inspection
de ce régiment: à Paris le 19 septembre 1814. Signé Liégeand

Pour copie conforme à l'original
qui nous a été représenté pour
être annexé au procès-verbal d'Individualiré
Le sous Insp. aux revues..."



Duplicata, certificat de la Légion d'Honneur , Source: LEONORE

Que de trouvailles sur cet ancêtre!

Je n'ai pas encore trouvé la date exacte de décès de Pierre.
Je profite alors de cet article pour en savoir un peu plus, étant curieux de l'âge de son décès.

Je sais simplement qu'il est décédé entre 1838 (année de décès de sa femme, Marie Anne DEROBE) et 1854 (année de décès de sa fille Pauline Antoinette), et qu'il n'est pas décédé à Rigny-la-Salle. A-t-il déménagé après le décès de sa femme...?

Grâce au site de dépouillement "Meuse Archives", j'ai pu découvrir que Pierre Mutelot était décédé à Sorcy Saint Martin dans la Meuse, non loin de Rigny la Salle, et où résidait son fils Charles Hyppolite.
Archives départementales de la Meuse - Cote 2 E 507 (13)  page 206
"L’an mil huit cent quarante cinq, le six mars, à
quatre heures du soir. Devant nous Jean Baptiste Hyppolite
Merclier, Maire et Officier de l’état civil de la commune de
Sorcy, arrondissement de Commercy, département de la Meuse, sont
comparus les sieurs Charles Hyppolite Mutelot âgé de trente neuf ans,
charron, domicilié à Sorcy, fils au décédé, et Dominique Protais
Gervais, propriétaire, domicilié à Sorcy, non parent, âgé de soixante
sept ans ; lesquels nous ont déclaré que cejourd’hui, à une heure après
midi, le sieur Pierre Mutelot, âgé de soixante huit ans, chevalier
de la Légion d’Honneur, né à Rigny-la-Salle (Meuse), domicilié
à Sorcy, fils de défunte Anne Mutelot, décédée audit Rigny,
veuf de défunte Marie Anne Dérobe, décédée audit Rigny,
est décédé en cette commune.
Sur cette déclaration, nous susqualifié nous sommes
transporté au lieu indiqué, où nous avons vu et reconnu le cadavre
du prénommé Pierre Mutelot, et nous étant ensuite rendu en la
Maison commune, nous avons écrit sur le champ le présent
acte sur les deux registres à ce destinés, en présence des deux témoins
et déclarant qui l’ont signé avec nous après lecture et collation."

Malgré toutes ses pérégrinations militaires, Pierre est tout de même décédée à l'âge de 68 ans. En effet, je ne pense pas qu'il soit revenu de ces différents voyages sans blessures, ni traumatismes...

Conclusion:
La rédaction de cet article, comme d'habitude, m'a permis de découvrir et d'approfondir la connaissance de mes ancêtres mais aussi l'Histoire en général.

Merci d'avance pour votre lecture

dimanche 24 novembre 2013

Eugène Préhau - 1915 à 1919 (3ème et dernière partie)

Dernier épisode du parcours d'Eugène Préhau lors de la première guerre mondiale...

1915 à 1917 : 114ème régiment d'artillerie lourde

Dans le dernier article, nous en étions restés à la commune de Srempair? qui se trouve sûrement dans la Somme.
Après la bataille de la Somme, Eugène s'est déplacé dans la Marne, comme évoqué sur son carnet ici-bas :
Grand embarquement
débarquement à sint ilaire au temple dans la Marne (Saint-Hilaire-au-Temple)
suipe (Suippes)
franche villle (Francheville)
sint julien ?
suipe (Suippes)
trou bricot
maison de champagne (Maisons en Champagne)

Eugène est alors parti de la Marne pour le Territoire de Belfort et la Haute-Saône :
embarquement à Vitry le françois
débarquement à Belfort
le Ban de champagney
Champagney

Collection personnelle - Carnet de guerre Eugène Préhau

Je suppose que lors de la traversée de ces communes, il faisait déjà parti du 114ème régiment d'artillerie lourde.
Le site Internet "ancestramil" m'apporte des précisions sur ce régiment mais difficile d'associer les dires d'Eugène et les écrits du site.

La fiche matricule d'Eugène dit, en effet, qu'il a été envoyé au 114è RAL en 1915 alors que l'historique du régiment sur Gallica indique que ce régiment a été créé le 29 février 1916...difficile pour moi de m'y retrouver.

Continuons cependant le parcours d'Eugène et je me fierai donc aux dires d'Eugène, même si l'on doit toujours se méfier des dires des aïeux :-)
Eugène continue son parcours en Haute-Saône :
Collection personnelle - Carnet de guerre Eugène Préhau


frayier (Frahier)
Romchamp

embarquement à Belfort le 1er mars 1916
débarquement à Ligny en Barrois le 2 mars (dans la Meuse)

arrivé à Verdun le 10 mars au camp du tremblait (ferme du Tremblais à côté d'Haudainville?)
monteron (Les Monthairons)
couenon
dieu (Dieue sur Meuse)
audinville (Haudainville)
génicourt Génicourt sur Meuse)
aundinville (Haudainville)
somedieu (Sommedieue)

le 5 mars 1916
20 balon captifs
emporté par la foudre
dans les lignes ennemies


Les ballons captifs servaient à observer les lignes ennemies.
Le site Carnet de Vol explique très bien la construction, la préparation de ces ballons captifs.

"Le ballon captif, relié au sol par des câbles fixés à un treuil à vapeur, est sphérique, de 750 m3 (ballon dit "type E", de siège. Il permet l'observation à deux, à 800m d'altitude, seulement par des vents ne dépassant pas les huit mètres à la seconde, c'est à dire à peu près trente Km/h), ou cylindrique (modèle allemand baptisé "Drachen" -dragon- nettement supérieur au sphérique, rapidement construit dès octobre 1914 par l'Etablissement central de Chalais-Meudon 820 mètres cubes, portés plus tard à 900). Rapidement, les spécialistes constatent la mauvaise stabilité du modèle sphérique, et, dès 1914, est développée la célèbre "saucisse", ballon allongé de 800 m3 équipé d'une queue à godets (cylindrique amélioré) comme les cerfs-volants pour en améliorer l'orientation dans le vent. Le treuil à vapeur est remplacé par un treuil automobile."
Ce ballon servit à l'entraînement d'officiers au parachutage. II était essentiel, en effet, de pouvoir évacuer le Caquot, si l'équipage au sol ne parvenait pas à le faire redescendre assez vite en cas d'attaque par l'aviation adverse. Une évacuation réussie était considérée comme équivalente à une victoire aérienne.
Source : http://histoire-militaire.pagesperso-orange.fr/aviation/ballonobservations.htm
http://www.premiere-guerre-mondiale-1914-1918.com/image/uploader/uploadify/article/photo/123-1-1-ballon-captif-la-saucisse.jpg
Source : http://www.premiere-guerre-mondiale-1914-1918.com/image/uploader/uploadify/article/photo/123-1-1-ballon-captif-la-saucisse.jpg

107ème régiment d'artillerie lourde 
du 21 février 1917 au 17 juillet 1919

Conformément à sa fiche matricule, Eugène part le 21 février 1917 pour Dôle où il va rejoindre la Marne puis la Meuse :
Collection personnelle - Carnet de guerre Eugène Préhau

----------------------------
arrivé au dépôt de Dole
Jura le 21 février 1917
----------------------------
arrivé à Chalon sur Visle Marne 
le 30 juin 1917
au camp dist Visvier

nixidille
Lime
Camp baleinne
Lampire
can Bouot

Je n'ai pas pu trouver ces dernières communes...

Collection personnelle - Carnet de guerre Eugène Préhau
En haut à gauche, Eugène précise son régiment d'alors : 107 at. 3ème bataillon de 105

Centre d'organisation d'artillerie lourde ....

Y sont présentes également les adresses de ses beau-frères, dont Jean-Baptiste Bonnin, mort pour la France, et auquel je dédierai plusieurs articles.

Enfin, Eugène indique :
"occupation en Allemagne
dans la ville de eupire...cufine??
arrivé le 11 décembre"

Je savais que mon arrière grand-père était allé en Allemagne à la fin de la guerre, et il avait même ramené un objet en porcelaine de Saxe (d'après ma grand-mère...). Mais malheureusement je n'arrive pas à lire la ville mentionnée :-(

Cependant, 2 cartes de mon arrière grand-père ont retenue mon attention.

La première carte postale date du 12 décembre 1918 et vient de Bruxelles.

Collection personnelle

Collection personnelle
Le 12 décembre 1918
Chère Marguerite
Je fais réponse de suite à ta lettre du 6 qui m'a
fait un grand plaisir surtout que santé va toujours
bien c'est le principal pour moi ça va toujours
pour l'instant je te dirai qu'on est rentré en allemagne
hier au soir à (enser...?même ville que sur le carnet de guerre...) on était pas beaucoup
regardé par les civils écoute ils ont des sales
têtes de "boche" ils nous regardent ...presque comme
un chien on nous a dit qu'on restait un peu de
temps où on peut on couche chez des civils dans
une chambre sur des matelas on était pas mal
ils causent le français enfin plus rien à te dire
je te ferai une longue lettre demain au revoir
ton mari qui t'aime et qui t'embrasse
bien des fois à toi pour la vie
Eugène

La deuxième date du 14 janvier 1919 et vient d'Aix-la-Chapelle en Allemagne:
Collection personnelle

Collection personnelle
 le 13 janvier 1919
Chère Marguerite
Je fais réponse à ta lettre du 8 qui m'a fait
un grand plaisir surtout que tu me dis que
le pauvre vieux alexandre ait...
tu parle d'une pour lui et vivement que je
parte en pause pour le voir enfin mon cher
petit tu me dis que je te parles pas si j'ai
reçu mon billet de 5 fr. ca m'étonne
pas ce que je t'oublie jamais la lettre peut bien
être perdue ou... un wagon qui a pris 
feu et avoir du tabac enfin la somme est 
pas forte mais c'est embêtant quand même
enfin mon cher petit plus rien à te dire que
la santé va toujours bien je t'ai pas écris
tout la journée en corvée en
Belgique ton mari qui
t'embrasse bien
Eugène

Eugène a été envoyé en congé de démobilisation le 17 juillet 1919 et s'est retiré à La Celle-Condé après 5 ans de séparation familiale!


Pendant tout ce temps, Eugène aura conservé ce souvenir dans son carnet de guerre :



Merci à ceux qui suivent le parcours d'Eugène Préhau, mon arrière grand-père, pendant la 1ère guerre mondiale.
J'espère pouvoir faire de même pour mes 3 autres arrières grand-pères, et pouvoir lire les aventures de vos bisaïeux bientôt sur vos blogs :-)

dimanche 17 novembre 2013

Eugène Préhau - Bataille de la Somme 1914-1915 (2ème partie)


Le service militaire d'Eugène

En 2011, lors d'une visite aux archives départementales du Cher, j'ai réussi à accéder à la fiche matricule de mon arrière grand-père Eugène Préhau, présentée ci-dessous:
Archives départementales du Cher - Registre matricule 1908 Bourges - série 2R n°672
J'y retrouve beaucoup plus d'éléments que dans son livret militaire, et, bien évidemment, le signalement physique est le même.
J'apprends qu'Eugène a commencé son service militaire le 8 octobre 1909 au 30ème régiment d'artillerie de Neufchâteau dans les Vosges.
Il est passé ensuite au 60ème régiment d'artillerie de campagne en tant que 2ème canonnier conducteur le 1er mars 1910.

Je possède une photo d'Eugène dans un uniforme militaire. Vu son visage, il me semblait plus jeune que sur les autres que j'ai de lui pendant la guerre. La voici:
Mon arrière grand-père Eugène Préhau - collection personnelle
Cette photo m'indique qu'il était à Troyes. Son uniforme ainsi que la banderole tout en haut de la photo m'informent qu'il était au 60ème régiment d'artillerie.
Le croisement de cette photo avec la fiche matricule me permet de la dater vers 1910.
Sur cette photo, Eugène avait ainsi aux alentours de 22 ans, et il s'agit donc d'une photo datant d'avant la "Grande Guerre".

Comme le signale la fiche matricule, ainsi que le livret militaire, Eugène a finit son service et fût envoyé en congé le 24 septembre 1911 et est passé dans la réserve le 1er octobre 1911.
Il se retire à La Celle-Condé, sa commune de résidence, après avoir reçu la somme de cinq francs quarante cinq pour effectuer le voyage entre Troyes et La Celle-Condé (dixit le capitaine commandant).


L'entrée en guerre et la bataille de la Somme

Comme mentionné dans l'article précédent, Eugène a été mobilisé et est parti de Bourges (Cher) le 18 octobre 1914.
Archives départementales du Cher - Registre matricule 1908 Bourges - série 2R n°672
Sa fiche matricule précise qu'il a été rappelé à l'activité par l'ordre de mobilisation générale du 1er août 1914. Le site Gallica contient une affiche avec la date du 2 août...Y-a-t-il eu plusieurs dates de mobilisation...?
Armée de Terre et Armée de Mer. Ordre de mobilisation générale... Dimanche 2 août 1914... : [affiche] / [non identifié] - 1
Source Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9017865v

Il est arrivé au corps le 3 août 1914 ; je suppose à la caserne de Bourges.
Eh oui, c'est bien à Bourges puisque sur la colonne de droite de sa fiche matricule, il est mentionné "1er régiment d'artillerie de campagne à Bourges".
Il devait sûrement être ainsi mis à disposition de l'armée, en attente d'une affectation.
Il est passé au 114ème régiment d'artillerie lourde le 1er novembre 1915.
Donc, entre le 3 août 1914 et ce 1er novembre 1915, Eugène est intégré au 1er régiment d'artillerie de campagne.
Afin de retracer la chronologie du parcours d'un combattant, il est nécessaire de jongler entre le "récit" inscrit à gauche et les différents régiments indiqués dans la colonne de droite.
Pour Eugène, l'exercice est assez aisé, mais ce n'est pas le cas pour mon autre arrière grand-père Eugène PETIT, que j'évoquerai dans un autre article.

Eugène indique sur son carnet de guerre, qu'il est arrivé le 21 octobre 1914 au quesnil en sentaire dans la Somme... Il faut lire "Le Quesnel en Santerre" qui se trouve effectivement dans la Somme, à proximité d'Amiens.

Ci-dessous la liste des communes qu'il a traversées jusqu'en 1916 au moins (toutes les étapes n'étant pas datées...):
 

 Le Quesnel
Méricourt
Folie (Folies)
Quesnois (Parvillers-Le Quesnois?)
Albert
Arbonier (Harbonnières?)
Engis?
Chanigne (Chuignes?)
Dampière (Dompierre-Becquincourt)
Glisy
Elaneuville
Brait (Bray sur Somme)
Capit (Cappy)
Beaufor (Beaufort en Santerre)
Arvilliers (Warvillers)
Parvilliers (Parvillers)
Quait (Caix)
Quailleux (Cayeux en Santerre)
Suzane (Suzanne)
Vrélit (Vrély)
Miaricourt (Méharicourt)
Moricelle (Morisel)
Roy (Roye)
Guerbigny
Mondidier (Montdidier)
Varsy ??
Lignières?
Beaches dans loise (Biaches...?)
Le falaise?
Srempaire...??

Avec l'aide de Wikipédia (liste des communes de Somme), j'ai réussi à retrouver la majorité des communes qu'Eugène a traversé.

J'ai vérifié sur le site chtimiste qui contient les parcours et des photos des différents régiments ayant participé à la première guerre, mais curieusement, les endroits évoqués ne correspondent pas avec ceux évoqués par mon arrière grand-père! Le 1er régiment d'artillerie est indiqué comme étant arrivé à Sarrebourg et basé ensuite en Lorraine jusqu'en 1915.
http://chtimiste.com/
Je m'en tiens bien évidemment aux dires d'Eugène : preuves à l'appui!

En effet, plusieurs photos-cartes postales en ma possession évoquent le village de Guerbigny où a séjourné Eugène en juillet 1915.
Collection personnelle
Carte envoyée par son compagnon de guerre :
Souvenirs de la guerre - En observation au bois "102"- Guerbigny 10 juillet 1915

Collection personnelle - Eugène Préhau à droite
Carte envoyée par son compagnon de guerre :
Souvenirs de la guerre "Notre chambre"- Guerbigny 18 juillet 1915

Collection personnelle - Eugène Préhau en bas à gauche, assis
Une série de correspondances datant de 1915 avec Marguerite, son épouse, évoquent sa vie quotidienne (j'ai choisi volontairement de corriger les fautes d'orthographes pour que ce soit plus compréhensible) et les villages du Quesnel et de Bray sur Somme.


Collection personnelle

Collection personnelle - verso de la carte précédente
Quenelle en sentairre some (Le Quesnel en Santerre)
dimanche 10 janvier 1915
Ma chère Marguerite
Je t'écris ces deux mots pour te dire de mes
nouvelles je te dirai que je suis toujours
en bonne santé j'espère que ma carte te trouve
de même je te dirai que je suis plus à Braise (Bray sur Somme)
on est retourné à quenelle je te dirai que l'eau
tombe tous les jours je t'envoie une de mes
carte mais je suis pas bien joli mais on est aussi
mal pris enfin ma chère Marguerite je n'ai
plus pas grand chose à te dire pour le moment je
désire que ma lettre te trouve en bonne santé
et tu me récriras que tu m'envoies ces bonnes nouvelles
je finis et je t'embrasse de tout mon cœur
ton mari à toi pour la vie Eugène Préhau
au 1er d'artillerie 10e
batterie de 120 long 9°(...)
Bureau Central Militaire Paris

La mention du régiment et du bataillon concorde bien avec ce qui est mentionné sur la fiche matricule et est confirmé par la photo ci-dessous.

Photo d'Eugène dans le 1er régiment d'artillerie, en bas, 2ème à compter de la gauche:
Collection personnelle - 1er RAC - 10ème batterie 120 long
Collection personnelle

Collection personnelle - verso de la carte précédente

"Mercredi le 18 juin 1915
Ma chère Marguerite
Tu me pardonneras si je t'ai pas souhaité ton anniversaire je n'y ai pas songé mais ça fait rien je vais t'envoyer une petite jolie carte quand même
je sais pas comment on vit
on vit quand même beaucoup de bombardements
ça dit pas grand chose
le plus à craindre c'est la tôle qu'il jette
ces bombes mais on se cache dans les caves
enfin ma chère Marguerite je finis en bonne santé et j'espère qu'il te trouve de même
ton mari qui t'embrasse et qui t'aime pour la vie 
Eugène
(Bonne santé à Léon) (Tu embrasseras ma petite fille)"

L'écriture de cet article m'a permis de revenir sur un épisode de la guerre qui est celui de la Bataille de la Somme. Je l'avais bien étudié à l'école mais les évènements actuels m'ont permis de me rappeler l'horreur vécu sur cette bataille.
Un document très bien conçu parle de cette bataille et est transmis par le site "centenaire de la guerre":
"Sites de la première guerre mondiale - le guide - la Somme".

Cela m'a appris également que mon arrière grand-père avait fait cette bataille.
Les photos récupérées permettent de donner une dimension autre et encore plus émouvante sur un des épisodes de sa vie.
La recherche, se faisant en parallèle de l'écriture de cet article, prend un peu de temps mais c'est très enrichissant et j'aurai peut-être l'occasion de visiter ces sites.

Je vous laisse, pour un 3ème et dernier épisode de la guerr vécue par Eugène entre 1915 et son retour en 1919).

Merci de me suivre.