vendredi 30 mai 2014

A comme Ardennes, département d'origine de Catherine PAQUY #challengeAZ

Pour commencer ce challenge A à Z 2014, j'ai choisi de parler de mon aïeul, Catherine PAQUY (PAQUIS), première épouse de Jean MANGEOT.

Sa fille, dénommée également Catherine, mon aïeule, est née à Loupmont, le 18 septembre 1801 (23 fructidor an IX) du mariage de Jean MANGEOT et Catherine PAQUIS.

Lorsque j'ai tenté de rechercher l'acte de mariage de ses parents, je n'ai alors rien trouvé. 
En 2009, pas de résultats non plus sur Généanet.

Le 30 mai 1813, décède Catherine PAQUIS à l'âge de 43 ans, dans sa maison, rue Haute de la Borne à Loupmont.
Lors de la déclaration de son décès au maire de l'époque, se présente comme témoin François LHUILLIER, âgé de 28 ans, tisserand, demeurant à Saint Agnant sous les côtes, village voisin, et mentionné comme beau-frère, à cause de Béatrix PAQUIS, son épouse.

Je me tourne alors vers l'état-civil de Saint Agnant et y découvre le 31 décembre 1810 le mariage de François LHUILLIER avec cette Béatrice PAQUIS, qui est présentée comme né en 1780 dans la commune de Matton-Clémency dans le département des Ardennes...à plus de 100 km de Loupmont et St Agnant.

Grâce aux archives en ligne du département des Ardennes, j'ai pu y découvrir dans la dite commune de Matton, le mariage de mes aïeux, Jean et Catherine. Mariage, difficile à trouver vu l'orthographe des patronymes. Je vous laisse le soin de lire leur acte de mariage ici-bas. Mais souvenons nous qu'il s'agit de la période révolutionnaire et que la plupart des officiers d'état civil remplaçant les prêtres, n'étaient pas très à l'aise avec la langue française.
Archives départementales des Ardennes - page 24/98 registre Matton 1792-an V
 "Ce jourdhuÿ douze frimaire Lan deux de La
république francoise et une  indivisibles a neuf
heure du soir devan moÿ Gobaire Louÿ officier publique
de mattin et clemencÿ du departement de ardennes elu
ce douze frimaire par le Conseil general de cette
commune pour contracter se acte de naissance mariage
et decès des citoiens son comparus en la maison commune
Jean Màgos fils Legitime de Charles Magos et
àgnes Tousseul son epouse paroise Loumont
departement des la meuse et Chaterine paquis fille
Les gitime des Jean paquÿ et de marie catherine
Michel se perre et merre de la paroisse de Clemency
despartement des ardennes lesquels son majeur et a été...
"
Archives départementales des Ardennes - page 24/98 registre Matton 1792-an V
 "fais publier leur promesse resiproque de futur mariage
a way carignan ce neuf frimaire dernier sans quil
y eut enpechemen des meme quil ont eye publié le neuf
du meme moÿ de frimaire dernier le dit promesse aient publié
Lesquels naient aucun enpechement avec son extrai
de batheme du futur livres du greffe de la municipalité
de Loumon en datte de lannée mil sept cent septante
deux le dix huitte juillet Lesquels futur à nous declaré
se prendres en mariage et je leur suivant La Loÿ du vingte
septembre de Lannée dernier prononcé quil son unis en
mariages le present actte redigé en presence de nicolas
tousseul et de jean pier Lacour et de jean Be morel
et de jean paquis Lesquels majeur demeurant à matton
Lesquel à nous signé avec nous en la recesse de la futur
Epouse nous a déclaré ne savoir ecrire avoir fait  …
des marie
X Catherine paquis
Jean mangeot
Nicolas tousseul
Jean Pierre Lacour
jean paquy pere de la futur epouse
jean bopismol
gobair loui officie bublique
"

Pour information, la commune de Matton est située à la frontière belge.
Carte de Cassini

La 1ère question qui me vient à l'esprit est de savoir pourquoi Jean Mangeot est allé si loin pour se marier...?

Resituons-nous à l'époque du 12 frimaire an II...c'est-à-dire le 2 décembre 1793 pour notre calendrier grégorien.
Le 21 janvier de la même année, Louis XVI est guillotiné, et les monarques européens en sont horrifiés.
La révolution française est une menace pour l'ensemble des monarchies, et le reste de l'Europe se coalise alors contre la France révolutionnaire.
En 1792, la Révolution décrète apporter "fraternité et secours à tous les peuples qui voudront recouvrer leur liberté". 
Après Valmy, les Français occupent la Savoie, Nice et la Belgique en 1793, jouxtant la paroisse de mon aïeule Catherine PAQUIS.
Source : Google Maps

Pour faire face au désastre de la guerre contre les monarchies européennes, la Convention ordonne en mars 1793 une levée en masse de 300 000 hommes, provoquant le soulèvement de la Vendée.

Le 5 septembre 1793, sous la pression des sans-culottes, Bertrand Barère, membre du Comité de Salut Public, demande à la Convention de mettre "la terreur à l'ordre du jour" afin de sauver les acquis de la Révolution.
La Constitution et les libertés sont alors suspendues! Le Comité de Salut Public, contrôlé par Robespierre, concentre tous les pouvoir et prend des mesures d'exception dictées par les nécessités et la pression de la rue : 
- seconde levée en masse,
- envoi de représentants munis des pleins pouvoirs dans les provinces et aux armées,
- fixation d'un prix maximum des denrées alimentaires,
- fermeture des églises...
Votée le 17 septembre 1793, la loi des suspects permet de traquer les "ennemis" de la Révolution.

Jean MANGEOT a-t-il fait partie des troupes destinées à se battre en Belgique? a-t-il connu son épouse à cette occasion?
Difficile à dire...
Son oncle Nicolas TOUSSEUL a quand même fait le chemin pour être son témoin.
Cet oncle, vigneron comme lui, était peut-être son tuteur, vu que son père, Charles, soldat invalide, était déjà décédé.
L'autre témoin, Jean-Pierre LACOUR est sans doute un ami, qui réside dans le département de la Meurthe.

D'après mes recherches, je n'ai trouvé aucun membre de sa famille habitant dans les Ardennes.

Un mystère de plus, mais l'essentiel est d'avoir retrouvé les racines de Catherine PAQUY.
Cela montre encore l'intérêt de rechercher les collatéraux en généalogie.


5 commentaires:

  1. Nos arbres doivent se croiser a un certain moment: Je descends de Jean Nicolas BIGET marie a Francoise LHUILLIER le 31 decembre 1817 a Saint-Agnant-sous-les-Cotes dans la Meuse. Elle est la fille de Francois LHUILLIER et de Marguerite PETIT. J'ai beaucoup a faire sur cette branche de mon arbre car ce que je sais vient des informations recoltees par ma soeur dans les annees 70's en parlant avec les anciens de la famille.
    Comme c'est drole: je voulais vous contacter car j'ai lu votre article sur l'orthographe des noms dans "La Revue Francaise de Genealogie" a laquelle je viens de m'abonner et ou vous mentionez Apremont-la-Foret. C'est la qu'est ne mon grand-pere maternel parce que son pere etait reste dans la region apres son service militaire et s'etait marie avec une fille BIGET de Saint-Agnant.
    Je ne sais comment vous contacter autrement!
    Annick

    RépondreSupprimer
  2. et bien, je vois que les actes français ne sont pas mieux écrits que les italiens :-) Au moins, en allant chercher son épouse dans les Ardennes, ton ancêtre a évité la consanguinité, mais ce n'était sans doute pas sa motivation...

    RépondreSupprimer
  3. La petite histoire dans la grande... Les Ardennes sont le département d'origine de ma branche paternelle, je vais suivre votre branche avec attention, on ne sait jamais !

    RépondreSupprimer
  4. J'adore décidément ce challenge, je vais de découverte en découverte, de blog en blog.... je me régale!!!!!!
    Un grand merci pour cette ballade tant géographique qu'historique.....
    Amicalement.
    Marie-Odile

    RépondreSupprimer

Merci d'avance pour vos commentaires