mercredi 4 juin 2014

E comme Espagne et sa traversée par Pierre MUTELOT en 1813 #challengeAZ

Aujourd'hui, je vous fait "voyager" dans l'histoire espagnole a travers mon ancêtre Pierre Mutelot, dont j'ai déjà parlé dans un précédent article
Cet aïeul, qui a finit en 1813 lieutenant du 7ème régiment des voltigeurs de la garde, a reçu la légion d'honneur en 1817 pour tous les services rendus pendant la période napoléonienne. 
La semaine dernière, j'ai eu la possibilité d'aller au Service Historique de la Défense et j'ai pu commander le dossier individuel de Pierre que je pourrais consulter le 14 juin.
En attendant j'ai pu y découvrir l'histoire du régiment des gardes nationales formé le 1er avril 1810 devenu 7ème régiment des voltigeurs le 21 mars 1813.

Le 7ème régiment de voltigeurs a été formé le 1er avril 1810, sous la dénomination de régiment des gardes nationales de la garde et a été composé de quatre bataillons à quatre compagnies.
Le 16 juin suivant, il a été formé de nouveau à deux bataillons de six compagnies chacun dont une de carabiniers, une de voltigeurs et quatre du centre.
Il est parti pour l'armée d'Espagne le 4 octobre 1810, qui y a fait les campagnes de 1810, 1811 et 1812 et est rentré en France en février 1813.

Dans l'état des campagnes effectuée par Pierre Mutelot, apparait, en effet, sur la gauche:
  • "de 1810 à 1813 en Espagne, sous les ordres des généraux Dorsenne et Casarelly (Caffarelli). "
Ci-dessous une image trouvée sur Gallica représentant ce que pouvait être le costume d'un voltigeur en 1807:
1807. - Division Oudinot (Vereinigte Grenadiere und Voltigeurs) zu Strassburg - 1
Source: Gallica
Que recouvre la campagne d'Espagne entre 1810 et 1813?


Elle fait référence à un épisode assez peu connu en France, la Guerre d'Indépendance, guerre insurrectionnelle, chapitre fondateur de l’identité nationale espagnole.

Contexte historique.

L'Espagne de 1808 est un pays au bord de la faillite. 
Les institutions royales sont incapables d’unifier réellement les provinces historiques. Le pays a été ruiné par de nombreuses guerres et a perdu sa flotte à Trafalgar (1805). 
Prenant prétexte de contraindre le Portugal à participer au blocus continental, Napoléon fait entrer son armée en Espagne (qui est officiellement alliée de la France) fin 1807.
Au début, Napoléon, allié de l'Espagne, envoie Junot occuper Lisbonne, qui ne veut pas se plier au Blocus continental contre l'Angleterre. Mais déjà, au passage, ses troupes indisciplinées, indisposent les Espagnols. Au commencement de 1808, sous prétexte d'assurer les arrières de l'armée, l'Empereur fait occuper les principales villes de la Péninsule par 65000 hommes et, surtout, ayant chassé les souverains légitimes, il nomme son frère Joseph roi d'Espagne. 

Ces troupes se révèlent rapidement être une armée d’occupation.
Refusant la nomination de Ferdinand, Napoléon s'empare de la couronne espagnole, qu'il confie à l'un de ses frères, Joseph Bonaparte, jusque-là roi de Naples.

Le comportement arrogant et les exactions des troupes napoléoniennes ont fini par excéder les espagnols qui se révoltent à Madrid le 2 mai 1808 contre les troupes du maréchal Murat, marquant le début du soulèvement populaire et de la guerre d'Indépendance (le Dos de mayo a depuis été immortalisé par le tableau de Goya). 
L'insurrection est très sévèrement réprimée ( El dos de mayo, El tres de mayo, 2-3 mai 1808).  
 El 2 de mayo de 1808 en Madrid, o "La lucha con los mamelucos" Copyright © 2014 Museo Nacional del Prado.
Francisco de Goya, El tres de mayo de 1808
Francisco de Goya, El tres de mayo de 1808

La nouvelle du soulèvement et de sa féroce répression se répand à travers le pays, mettant le feu aux poudres dans les principales villes. Des juntes patriotiques se forment au niveau local pour organiser la résistance au Français mais toutes se reconnaissent dans une idée commune de défense de la religion, du roi et de la patrie alors que la tentation de l’autonomie provinciale aurait pu l’emporter.
L'armée espagnole refuse d'obtempérer aux ordres du roi Joseph et, malgré sa dispersion et son inorganisation, met en échec plusieurs généraux de Napoléon. 
Elle reçoit l'aide d'un corps expéditionnaire britannique, commandé par le futur duc de Wellington, qui débarque à La Corogne (juillet 1808) et occupe rapidement le Portugal. 
L'implication personnelle de Napoléon, de la Grande Armée et de ses meilleurs généraux (Soult, Masséna) permet de rétablir Joseph sur son trône (décembre 1808). Mais, après le départ de l'Empereur, Joseph rencontre les plus grandes difficultés pour asseoir son autorité et s'assurer le contrôle de l'ensemble du territoire. 

Trois acteurs vont s’allier face à la Grande Armée (qui comptera jusqu’à 300.000 hommes) : le peuple en armes, l’armée espagnole (très délabrée, compte au plus 140.000 hommes) et le corps expéditionnaire britannique (40.000 hommes) renforcé de quelques milliers de Portugais. Pourtant, cette apparente supériorité numérique française ne permit pas de venir à bout de ce que Napoléon appellera «l’ulcère espagnol». 

La guérilla, la détermination de l'armée rebelle espagnole, ainsi que l'aide britannique finissent par avoir raison de l'armée française. 

En janvier 1812, Wellington donne l'ordre de la contre-offensive. 
En mai 1813, les Français évacuent Madrid, et les troupes du maréchal Soult sont repoussées au nord des Pyrénées.
Les opérations se poursuivent en France jusqu'à ce que Soult, le 10 avril 1814, perde Toulouse, la dernière grande bataille de cette guerre d'Espagne – qui aura aura coûté la vie à près de 300 000 Français et au double d'Espagnols. 

Je reviendrai vers vous pour vous présenter le détail des opérations militaires que j'espère trouver dans le dossier militaire de Pierre Mutelot détenu au Service Historique de la Défense.
J'espère vous avoir appris un épisode historique et également vous avoir donner l'envie de consulter Léonore et les autres bases militaires.

3 commentaires:

  1. merci Benoit pour cette petite leçon d'histoire qui donne une vision un peu moins "franchouillarde" et idéalisée de Napoléon. Ca ne devait pas être simple de voltiger avec tout ce barda

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  2. Nous voilà dans l'Histoire avec un grand H. J'espère que la consultation du dossier au SHD va te permettre d'en savoir plus sur le voltigeur Pierre Muletot.

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  3. C'est le cas. Pour ma part vous venez effectivement de m'apprendre un épisode historique. Bonne chance pour vos recherches.

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Merci d'avance pour vos commentaires