Jusqu'au jour où, au tout début de mes recherches généalogiques, mon grand-père me confia que ce tambour avait appartenu à son grand-père paternel!
Qui était son grand-père? lui qui n'osait pas me parler de la famille...
Il s'agissait de son grand-père, Paul TROTEREAU ; celui qui était charpentier, qui avait construit la maison de famille, au Bois-Rabat à Mennetou-sur-Cher...et qui était décédé assez jeune.
Voilà ce que j'en savais à l'époque.
D'ailleurs, ci-dessous, la seule photo que je possède de lui....avec le fameux tambour!
Collection personnelle Benoît Petit |
Plus exactement, Paul Jean-Baptiste Sylvain TROTEREAU est né le dimanche 22 avril 1855 à Saint-Loup-sur-Cher dans le Loir-et-Cher, dans le hameau "Les Quenets".
Aux confins de l'Indre et du Cher, Saint-Loup est un "village très appréciée des pêcheurs pour la tranquillité
des rives du Cher qui le traverse. C'est l'endroit idéal pour pique-niquer
loin des axes routiers. Les peintres y trouveront certainement une grande
inspiration". (source: Canton de Mennetou sur Cher).
source: Canton de Mennetou sur Cher |
Vue de l'église de Saint-Loup depuis Mennetou, de l'autre côté du Cher - collection personnelle |
Alors qu'il n'avait qu'un an, son père Silvain décède le 8 septembre 1856 à Saint-Loup.
Heureusement, sa mère Pauline, se remarie en 1860 avec François Désiré POPINEAU qui deviendra ainsi son nouveau père. (est-ce pour ça qu'il appellera son fils aîné, mon arrière grand-père, Désiré?)
Il aura 3 demi-frères.
En 1866, Paul habite dans le lieu-dit Le Perreux, à Mennetou-sur-Cher, de l'autre côté du Cher.
Il est indiqué comme domestique, et même pas comme le fils de Pauline.
Son prénom est transformé en Hippolyte au lieu de Paul : peut-être était-ce son surnom?
Même chose lors des recensements de 1872 et 1876.
1876: année importante pour Paul, puisqu'il va effectuer son service militaire, avec ses conscrits.
Les archives du Loir-et-Cher, ayant mis en ligne les archives militaires, et notamment les registres matricules, j'ai pu retrouver le parcours de mon trisaïeul:
Source: Culture41 |
J'y apprends que Paul est parti le 20 décembre 1876 au 120ème régiment d'infanterie situé à Blois, préfecture de son département, le Loir-et-Cher.
Il y est arrivé le lendemain.
Le corps auquel il a été affecté: le TAMBOUR.
Tambour de l'infanterie de Blois, telle était la fonction de Paul, comme le confirme la photo.
Ou les archives confirmant la photo...bref, la boucle est bouclée.
Et malgré le nombre des années, de 1876 à 2014, soit 138 ans, le tambour est toujours dans les mains de la famille ; un tambour un peu malmené tout de même, puisqu'il ne lui reste plus qu'une baguette!
Sans le vouloir, j'ai participé au généathème d'octobre proposé par la Gazette des Ancêtres : "En octobre, révélez l'histoire derrière la photo".
Mais +Sophie Boudarel sait que j'adore parler de mes photos familiales. Et ce n'est que le commencement.
Et vous? avez-vous également un objet de famille présent sur une photo ancienne?
Source: géoportail |
Sur cette carte de l'IGN:
- tout en bas à gauche, le hameau "Les Quenets" où est né Paul Trotereau,
- tout en haut, à droite, le hameau du Bois Rabat, où il a construit sa maison, sur la commune de Mennetou-sur-Cher.
Épatant, ce lien entre un objet réel, une photo ancienne et la recherche généalogique. Vraiment un très bel article !
RépondreSupprimerCommentaires de Facebook:
RépondreSupprimer"BENOIT , bonjour . C'est comme ça que je conçois la "généalogie". retrouver la vie de ses ancêtres et en faire profiter tout le monde ."
Benoit Petit Merci Serge Fosset il faut bien leur donner vie à nos ancêtres quand on le peut. Une collection en elle même ne nous apporte pas grand chose excepté l'origine géographique. C'est mieux de connaître leurs métiers, vie de famille en restituant dans l'histoire.
Cyril Lefort Raconte Echenay :
Bravo à Benoit et d'accord avec Serge. A quoi sert d'aligner des dates si on ne connait rien de leurs vies, de leurs villages, de leurs maisons etc ?... Tenez, cherchez des éléments, photos sur la fanfare de Mennetou (il devait bien en exister une). Je parie qu'il en était ! Le tambour, ça doit être comme le vélo, ça s'oublie pas ! Il a du continuer après. Et puis votre photo, super !
Benoit Petit :
Ah oui bonne idée Cyril Lefort Raconte Echenay...en effet , si son épouse et son fils après elle ont conservé le tambour c'est peut être que Paul l'utilisait encore après l'armée...une recherche dans gallica me donnera peut être une réponse. Merci pour ces échanges
Cyril Lefort Raconte Echenay:
Perso, j'essaye toujours de "penser" comme eux. On fait parfois de belles trouvailles. Il faut juste y passer du temps, parfois pour rien. Mais quand on trouve, c'est comme si on leur avait parlé !
Cyril Lefort Raconte Echenay :
Voir ci joint l'historique du 120 RI et son chef de musique quand Paul y étatit https://archive.org/stream/historiqueduerg00concgoog... Et ceci pour que votre ancêtre se sente moins seul