Mon grand-père me parlait peu de son père, avec qui il ne semblait pas avoir de relations proches.
A l'entendre, son père n'était pas décrit comme quelqu'un de chaleureux.
Mais il s'agit là d'un avis, qui est loin d'être objectif, comme toujours quand on parle de la famille.
Comme pour les autres arrières grands-pères, je n'ai pas eu la chance de le connaître, au contraire de 3 de mes arrières grand-mères.
De ce Désiré, je ne savais pas grand chose et avait qu'une photo de lui pendant le mariage de mes grands-parents.
J'en ai découvert deux autres, il y a peu, dans l'album photo de ma marraine.
La première lors de son mariage en 1913:
La deuxième, lors de son arrivée au 89ème régiment en 1914 :
De sa fiche matricule, j'apprends les éléments suivants:
- Arrivé au corps le 3/08/1914.
- Parti en campagne le 12/09/1914
- Fait prisonnier à Varennes le 22 septembre 1914
- Interné à Alterngrabow - Avis du 12 avril 1915
- Rapatrié le 17/12/18 par Annecy
- Arrivé au D25 à Orléans le 22/12/18
Source: Archives départementales Loir-et-Cher - lien d'accès au document |
Altengrabow ou Altengrabau , camp de prisonniers
Il est situé à Dornitz, près de Magdebourg, en Saxe, à environ 90 km de Berlin.
En allant sur Wikipédia, je découvre rapidement le nom de Maurice Chevalier associé à ce camp.
Il y fut en en effet prisonnier de 1914 à 1916 après avoir été blessé sur le front.
D'après Wikipédia (à vérifier), ce camp contenait des milliers de prisonniers venant des quatre coins de l'Europe.
Une vie marginale se crée dans le camp, gérée en grande partie par les
prisonniers eux-mêmes. Ils assurent la bonne distribution de la
nourriture, ont leurs propres infirmiers et formes de divertissement.
Une scène est improvisée sur une petite estrade pour déjouer l'ennui du
camp, sur laquelle se produit Maurice mais également d'autres détenus
artistes. Maurice,
ayant été vu sur scène en France par des infirmiers français du camp,
est formé par ceux-ci et devient "pharmacien" du camp Maurice s'occupe ainsi des cas bénins dans les baraques du camp et
des malades à l'infirmerie.
Durant l'été 1915, une épidémie de fièvre typhoïde ébranle le camp et l'infirmerie est débordée. Durant cette période, Maurice est au chevet de nombreux malades.
Mon aïeul Désiré l'a t-il connu? A t-il été soigné par Maurice?
D'une autre source (L'encrier du Poilu), j'apprends que ce camp est celui qui, dès 1916, a "accueilli" des prisonniers de confession israélite. L'étoile de David est d'ailleurs imprimée sur les courriers à destination des familles.
Une carte postale colorisée est d'ailleurs disponible sur ce site qui permet de voir à quoi ressemblait le camp où vécut mon arrière grand-père pendant 4 ans.
Lien vers la source |
Dans l'extrait d'un livre mis en ligne, j'en apprends encore plus sur la vie dans ce camp de prisonniers et sur ce qu'a subit Désiré!
Source : "En captivité. la vie que nous y menons" ; Lettres et récits de soldats français, belges et anglais, prisonniers en Allemagne by Montvert, J., pseud. Published 1915Topics World War, 1914-1918 |
Il était très discret sur la famille et son histoire, même si mes recherches l'amenaient de plus en plus à en parler.
En tout cas, les petits-enfants de Désiré ne connaissaient pas ce passage de sa vie.
C'est toujours sur cet épisode, que je reviendrai très bientôt, et sur ce que j'ai découvert récemment.
Et vous, vos aïeux ont-ils été prisonniers pendant la 1ère guerre mondiale?
L'arrière grand-père maternel de mon mari a été porté disparu sur le chemin des Dames le 27 mai 1918. FAit prisonnier. Interné à Giessen. Rapatrié le 17 janvier 1919. Voilà les éléments tirés de sa fiche matricule. J'ai écrit qq lignes à ce sujet sur mon blog!
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