mardi 9 avril 2013

I comme Inventaire après décès de Paul TROTEREAU #challengeAZ

Au tout début de ma généalogie, en 1994, j'ai eu l'idée de demander au notaire de Mennetou sur Cher (Loir et Cher) s'il n'avait pas en sa possession un inventaire après décès concernant mon ancêtre et AAGP, Paul Jean-Baptiste Silvain TROTEREAU.

Il me semble avoir eu connaissance de l'existence de cet inventaire dans l'acte notarié relatif à un terrain de mon grand-père maternel.

L’inventaire après décès, dressé généralement par un notaire, énumère, en les prisant, la totalité du patrimoine du défunt, à commencer par ses meubles et objets les plus banals, l’acte étant dressé au domicile, pièce par pièce (d’où des images extrêmement précises des anciens intérieurs).

La plupart du temps, vous devrez le rechercher dans les archives notariales, ou chez le notaire qui a repris l'étude de celui qui a passé l'acte si celui-ci est assez récent, comme dans le cas présent.

Qu'ai je appris avec cet inventaire? beaucoup de choses.

L'inventaire a été rédigé le vendredi 7 janvier 1910 à 8h du matin par Maître Devailly à Mennetou sur Cher.


1) Il permet de voir la composition de la famille
Son épouse, Marie Pauline BOUTRON, réside toujours au Bois-Rabat, hameau de Mennetou sur Cher.

J'y apprends que mon arrière grand-père, Désiré TROTEREAU, est alors soldat au 89ème régiment d'infanterie, en garnison à Paris caserne Reuilly.
Sa soeur, fille de Paul, Marie TROTEREAU, est épouse de Charles Richetin, vigneron, avec lequel elle demeure aux Allemands, hameau de Mennetou.



2) Il m'informe sur le régime matrimonial et un éventuel contrat de mariage
Paul et Pauline sont mariés selon le régime de la communauté de biens réduite aux acquêts, au terme d'un contrat de mariage passé devant Me Garneau le 31 octobre 1880.
Est mentionné également le contrat de mariage existant entre Marie Trotereau et son mari, Charles Richetin.

3) J'y apprends le patrimoine du décédé, de ses parents, de l'épouse lors de leur mariage
Il possédait, en dot, une maison, appelée la Corne de Chèvre!, et un hectare au Bois Rabat.
Le plus intéressant est que le notaire indique que ces immeubles proviennent de la succession de Silvain Trotereau, père de Paul, décédé à Saint Loup sur Cher le 8 septembre 1856, duquel il était seul héritier.

Le notaire ajoute, que Mme Pauline Cadeau, mère de Paul, fermière, demeurant aux Perreux, commune de Mennetou, veuve en premières noces de Silvain Trotereau (déjà cité) et en secondes noces de François Désiré Popineau (c'est à cette occasion que j'ai appris le remariage de cette ancêtre, avec qui elle a eu deux fils, donc les 2 demi-frères de Paul), a constitué en dot à Désiré Trotereau en avancement d'hoirie (c'est à dire en avance sur la future succession de sa mère), un coffre, un lit composé de son blois en chêne, d'une couette en plume, de draps...d'une  valeur de 60 francs.
Cependant, les immeubles évoqués précédemment sont grevés pour moitié de l'usufruit de Pauline Cadeau en qualité de donataire de Silvain Trotereau, aux termes de leur contrat de mariage passé à Mennetou sur Cher le 10 février 1854.
> on remonte ainsi l'histoire de la famille et des propriétés : un vrai trésor cet inventaire!

Le notaire évoque enfin la dot de Pauline Boutron constituée par ses parents André et Marie-Louise Charpigny demeurant à Méry sur Cher.

4) La date du mariage est mentionnée
Le mariage de Pauline avec son défunt mari a été célébré à la mairie de Méry sur Cher le 8 novembre 1880.

5) Description de l'existant
La maison évoquée existe toujours et est la propriété de ma marraine. J'y vais toujours de temps en temps.
Sur l'immeuble sis au Bois Rabat a été construit une maison comprenant deux chambres à feu, une grange, un toit à vaches, un four, deux celliers et un puits.

6) Donation reçue par Pauline Boutron suite au décès de sa mère
Par devant notaire à Vierzon le 14 mai 1898, Pauline a reçu 2 terrains à Mennetou et Thénioux (18).

7) Sont détaillés ensuite :
- toutes les acquisitions immobilières du couple Paul Trotereau et Pauline Boutron : terrains, vignes.
- et les livrets de caisse d'épargne.

8) Puis le mobilier : 43 meubles, objets ou animaux : lit, armoire, draps, commode, poële, chaudrons, garde robe, pendule, chaises, lampe, moulin, fourneau, table, marmités, services de table, 2 vaches, 2 porcs, 8 hectolitres de vin (Paul était vigneron!)


En conclusion, on rentre vraiment dans la vie de ses ancêtres, ou plutôt on en sait beaucoup plus sur leurs conditions de vie, et la famille, qu'en feuilletant simplement l'état civil.
En tout cas, je trouve ça passionnant et cela montre la réelle importance des archives notariales et la nécessité de leur conservation.


7 commentaires:

  1. Mon mari a retrouvé dans les papiers de famille un inventaire après décès, rédigé à la mort de son grand-père paternel en 1926. C'est effectivement passionnant, car cela nous permet de visualiser le lieu de vie de ses ancêtres.

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    1. Oui quand on a la chance de tomber dessus, c'est à garder précieusement!

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  2. Tout à fait passionnant, bravo ! Voilà quelque chose que je n'ai pas encore cherché, mais j'espère en avoir le temps un jour...

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    1. Quand les actes notariés y font référence, il ne faut pas hésiter.
      Pour la période de l'Ancien Régime où les archives notariales deviennent nécessaires pour remonter plus loin, l'inventaire peut s'avérer être une source encore plus importante

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  3. Très passionnant, j'ai moi même eu l'occasion de pouvoir retrouver un inventaire après décès aux ADs de Quimper en série 4E concernant mon arrière arrière grand-père décédé en 1895. Grâce à ce document j'ai appris énormément sur la composition de la famille, sur leurs métiers et les endroits où ils ont vécu. Au cours de cette recherche dans la série 4E j'y aussi découvert un dépot de Cahier des Charges et Adjudication aux enchères. J'ai ainsi retrouvé trace d'ancêtres ayant quitté le Finistère pour les Pays de la Loire et des ancêtres ayant quitté le Cantal pour le Finistère. Cette famille ayant quelques biens, j'ai tenté des recherches dans la série U des ADs du Finistère afin de voir s'il y avait mention de cette famille dans les minutes de procès des tribunaux civils ou de la justice de Paix. J'ai eu de la chance, j'ai trouvé là également des informations riches sur leurs conditions de travail et les problèmes inhérents à leurs métiers (pharmacien, limonadier, gérant de boutique...). Je dois dire qu'il y a tellement à découvrir dans les séries que c'est surtout le manque de temps qui m'empêche d'aller plus loin.

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    1. Plein de documents présents dans les archives départementales sont encore inexploités.
      Les seuls actes d'état civil et registres paroissiaux permettent d'établir des liens mais ne sont rien à côté de la richesse d'autres documents dont je parlerai très bientôt.

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  4. Effectivement les inventaires sont une source inestimable pour "entrer" dans la demeure des ancêtres! J'ai de la chance, j'ai pu en retrouver plusieurs pour ma famille, le plus vieux date de 1715.
    https://my.over-blog.com/comments/#

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