Aujourd'hui, la lettre O me fait pense à l'orthographe des noms présents dans ma généalogie, suite aux diverses variantes d'écriture que j'ai pu constaté.
Il vient d'ailleurs en écho à l'article de Sophie Boudarel sur les noms de famille.
J'ai essayé de "classifier" les différents cas qui peuvent se présenter, à savoir les différences mineures, majeures d'orthographe mais aussi, la différence entre l'écriture et la prononciation, due surement aux dialectes régionaux.
1) Différences mineures dans l'orthographe du patronyme
Je veux dire par là, entre telle et telle période, suivant le changement d'officier d'état civil ou de curé.
Je l'ai constaté, à maintes reprises, comme la majorité d'entre vous je suppose.
J'ai pour exemple, les noms suivants:
- le patronyme de ma famille maternelle: Trotereau (patronyme présent à Mennetou sur Cher - 41).
Il est quelquefois écrit Trottereau mais il s'agit là d'une erreur "classique".
Ma grand-mère m'a toujours dit qu'il n'y avait pas d'orthographe pour le nom de famille...mais tout de même, pour le généalogiste, cela ne facilite pas les recherches, surtout pour les cas qui vont arriver.
- Le patronyme Grosnard, présent à Apremont la Forêt dans la Meuse, est quant à lui écrit avec un -t à la fin (Grosnart), et quelquefois sans le -s (Gronard).
Comme l'a dit Sophie dans son article, il est important de bien noter toutes les orthographes dans le logiciel. Par contre, laquelle choisir comme visible? celle au moment de la naissance, du mariage...?
- d'autres exemples classiques, comme :
Paquis (Paquy) : nom des Ardennes,
Devot (Devaux) dans le Cher,
Lor ou Lov...? dans la Meuse,
- Un autre patronyme, très berrichon, celui de Daoût. Ecrit souvent D'Août, ou Daoust. L'accent circonflexe est en effet là pour supprimer le -s.
Un autre nom berrichon qu'est Bessemoulin, trouvé écrit, Bessemolin ou Besmoulin. C'est là que la prononciation orale commence à intervenir et à influencer l'orthographe.
2) Différences majeures dans l'orthographe du patronyme
La différence d'orthographe dans les noms suivants est importante dans le sens que la prononciation peut en être changé sauf si le patois fait en sorte de "manger" certaines lettres.
C'est le cas notamment de ces patronymes berrichons:
- Froidefond souvent écrit Frodefond voire Frotefond (Cher),
- Secretinat aussi mentionné Segretinat dans certains registres,
- mais également Selleret (Selrait) (dans le Cher), mais écrit Celleret (Celeret, Celery, Celerié) dans l'Indre...D'ailleurs j'ai limpression que ce nom est limousin mais impossible de trouver trace de ce Léonard Celleret...
- Jumeau qui fût écrit Gimeaux : assez différent...
3) Changement de patronyme au cours des générations
J'en veux pour preuve le patronyme de ma grand-mère maternelle, Préhau.
J'avoue que l'orthographe de ce prénom prête à modification, simplement avec le -h.
Il est plus souvent trouvé en France, comme Préau.
Mais dans le Cher, il est souvent écrit Préhault, Préault...jusqu'au baptême de mon ancêtre Denis Préau le 18 mai 1715 au Châtelet (Cher) où son nom devient Perreau! Même chose pour son père ou son grand-père.
Le curé était-il sourd et a transformé par la suite Perreau en Préau...?
Je dois confirmer encore avec une autre génération, mais cela veut dire que ma grand-mère n'aurait pas du s'appeler Préhau mais Perreau...
Peut-être l'évoquerais-je dans un prochain article mais les patronymes du sud Berry (Boishaut) ont la particularité de changer au cours d'une génération avec les préfixe a- ou au- comme pour dire "le" léonard = exemple "a-léonard" "au-roux" qui pourront être dans le même temps léonard ou roux, ce qui peut compliquer les choses quand on cherche dans des relevés suite à dépouillements de registres.
4) Le patronyme ne se prononce pas comme il s'écrit...
...avec des patronymes lorrains, comme Vier.
Nom meusien aussi présent dans la commune d'Apremont la Forêt.
Il est écrit Vier mais aussi assez souvent Vierre! J'en conclu qu'il doit de prononcer "Vière" mais qu'il était écrit Vier sans le -e car dans le patois lorrain, un -r en fin de nom se prononçait...?
Je ne fais là que des suppositions.
J'ai le même cas avec :
- le nom de famille berrichon, Huet, que j'ai souvent entendu, encore maintenant, prononcé "Huette". Ne me demandez pas pourquoi...
- le patronyme de l'arrière grand-mère de mon grand-père maternel, Marie Anne Caublier, née à Fontaines sur Marne (Haute-Marne) en 1831. Eh bien, mon grand-père m'a affirmé, qu'enfant, il l'entendait prononcé "Gaubier". Influence du pâtois ou du dialecte? Un de ses cousins me l'a confirmé.
Encore plus curieux est le patronyme Verniette.
Ce nom était pour moi meusien car il était le patronyme de mon ancêtre Catherine Verniette, née à Fouchères au Bois en 1824.
Il devient Verneth, puis Vernhet avec son père Dominique et son grand-père Claude.
Il se trouve que son arrière grand-père Louis Vernhet, brigadier de maréchaussée, était originaire de Maleville dans l'Aveyron. Dans ce département, ce nom devait sûrement être prononcé "Verniette" et cette prononciation est restée chez ses descendants, d'où l'orthographe future du nom.
Si vous aussi, vous avez relevé des différences notables de noms et des noms influencés par leur prononciation, n'hésitez pas à commenter cet article.
Message de François Frémeau
RépondreSupprimerPour Vernhet, c'est parce que dans le sud, "nh" est égal à "gn" c'est à dire qu'on peut écrire Magnac ou Manhac ;)
Du coup, le nom n'a pas changé, la prononciation était la même, mais on n'écrivait pas pareil en fonction de la région, c'est tout !
RépondreSupprimerLes familles Trottereau qui habitent Nouan-le-Fuzelier (41) l'écrivent avec 2 T mais Rémi, artiste/artisan potier, l'écrit Trotro! Il était parti installer son atelier dans les Pyrénées mais il a encore déménagé pour ... ailleurs. Comme quoi, même de nos jours, on peut modifier, à la marge, l'orthographe de son patronyme.
RépondreSupprimerBonjour Benoît, à mon tour de venir par là pour découvrir un nouveau blog du Challenge !
RépondreSupprimerC'est vrai que ces patronymes fluctuant ne nous facilitent pas la tâche ! Pour ma part, j'essaie quelque fois de lire à voix haute pour comparer deux orthographes différentes. D'autant plus qu'avec la situation d'une grande partie de ma branche maternelle située sur la frontière linguistique français/francique(germanique), les patronymes sont selon l'humeur des curés, écrits et/traduits dans les deux langues (par exemple Charry, Charron, Wagner, Vagner, Vaguenaire...). J'ai d'ailleurs écrit un article sur ce ce sujet "Kauffman ou Marchand?"
A bientôt,