Durant ce challenge 2014
dont le thème est "Partis loin de chez eux...", je vais vous proposer
de continuer à me suivre ou plutôt de suivre les pérégrinations de mes
ancêtres.
Ces ancêtres qui sont partis un peu peu plus loin, voire très loin de chez eux.
Pourquoi? pour le travail? pour des "épousailles"?
Je
n'aurai pas forcément la réponse mais je compte sur votre assiduité et
vos remarques, suggestions pour m'apporter des pistes nouvelles et faire
disparaître certaines épines généalogiques.
Aujourd'hui je vous fais part d'une découverte de la veille sur mon aïeul meusien, Jean Bataille.
Cet aïeul de la commune de Jouy-sous-les-côtes...(Côtes de Meuse), s'est fiancé et marié en novembre 1709 avec Nicole Mathieu.
Archives départementales de la Meuse - Registres Jouy - Cote E dépôt 193 (1 E 2) - vue 14/133 |
Je ne sais pas quel était le métier de Jean mais il a en tout cas une belle signature, avec une "ruche" si je me souviens bien de mes cours de paléographie.
Il s'agit de la première signature en haut, à droite de la marque de Nicole, son épouse.
La ruche est le motif décoratif après sa signature, qui a peut-être une signification, et était quelquefois liée à la corporation du signataire.
Bref, j'aimerais bien en apprendre plus sur cet ancêtre mais l'époque ne favorise pas les découvertes, excepté si je me rends aux archives départementales de la Meuse pour étudier les archives notariales...
Malgré tout, j'ai la chance, ou plutôt, la paroisse de Jouy a eu la chance, de disposer d'un prêtre très loquace, très friand de détails en tout genre. Voyez plutôt:
Archives départementales de la Meuse - Registres Jouy - Cote E dépôt 193 (1 E 2) - vue 14/133 |
"Le 22e aoust 1718 Jean Bataille jeune homme d'esprit et de bonne esperance, après avoir purifié son ame par de longues
et vigoureuses douleurs auxquelles hypocrate ne connaissoit rien, et que les eaux de
Plombières n'ont pu remedier guerir, qui le retenaient le plus souvent au lit et ne le laissaient
quelque peu sortir qu'avec des crosses, s'étant ammassées en une grosse tumeur qu'un
chirurgien a tenté d'enlever par incision, mais cela n'aiant servi qu'a avancer sa mort,
il est allé au grand medecin rendre compte et se mettre en état d'etre bien reparé pour la
resurrection. Il est mort à Euville ou on l'avait conduit pour etre plus près du chirurgien, et le
lendemain 23e du meme mois il a été rameiné à Jouy sa paroisse et a été par nous inhumé.
Il a laissé une jeune femme et de petits enfans.
Signé Norbert Thierion prieur curé de Jouy et Corniéville"
et vigoureuses douleurs auxquelles hypocrate ne connaissoit rien, et que les eaux de
Plombières n'ont pu remedier guerir, qui le retenaient le plus souvent au lit et ne le laissaient
quelque peu sortir qu'avec des crosses, s'étant ammassées en une grosse tumeur qu'un
chirurgien a tenté d'enlever par incision, mais cela n'aiant servi qu'a avancer sa mort,
il est allé au grand medecin rendre compte et se mettre en état d'etre bien reparé pour la
resurrection. Il est mort à Euville ou on l'avait conduit pour etre plus près du chirurgien, et le
lendemain 23e du meme mois il a été rameiné à Jouy sa paroisse et a été par nous inhumé.
Il a laissé une jeune femme et de petits enfans.
Signé Norbert Thierion prieur curé de Jouy et Corniéville"
Ce prêtre, dénommé Norbert THIRION, a vraiment beaucoup d'intérêt pour les détails médicaux et les pages du registre qu'il a tenu, sont de vraies pépites, tellement il donne de détails sur les décès, et autres évènements de la vie comme les oppositions au mariage ou les confirmations.
Cela permet d'en savoir plus sur la vie de nos aïeux en ce début du XVIIIème siècle.
Oui, des chirurgiens existaient bien...mais on le savait déjà. L'état de l'art de l'époque était bien sûr très différent.
Le prêtre qualifie de tumeur ce qui était visible, mais avait-il des notions médicales?
On apprend également que mon aïeul se serait rendu à Plombières (Plombières-les-Bains dans les Vosges) à plus de 120 kilomètres pour se soigner...
Je vous l'accorde, cette description de la fin de vie de mon ancêtre est horrible à première vue, mais elle permet de se rendre compte de la détresse en cas de maladie.
Jean Bataille n'avait alors que 38 ans...
Quel chance de pouvoir retrouver des actes aussi détaillés. J'ai pu en retrouvé quelques uns, mais cela reste rare !
RépondreSupprimerCet acte montre également que les villes thermales étaient déjà renommées à cette époque et que les malades pouvaient s'engager dans de grands périples pour trouver un remède à leurs douleurs...