jeudi 19 juin 2014

R comme Réfugiés suite à la Grande Guerre #challengeAZ #1GM

Durant ce challenge 2014 dont le thème est "Partis loin de chez eux...", je vais vous proposer de continuer à me suivre ou plutôt de suivre les pérégrinations de mes ancêtres.
Ces ancêtres qui sont partis un peu peu plus loin, voire très loin de chez eux.
Pourquoi? pour le travail? pour des "épousailles"?
Je n'aurai pas forcément la réponse mais je compte sur votre assiduité et vos remarques, suggestions pour m'apporter des pistes nouvelles et faire disparaître certaines épines généalogiques.
 
C'est lors de mes recherches aux archives départementales de la Meuse en avril dernier que j'ai pu enfin me procurer l'acte de mariage de mes arrière grands-parents, Marcel Viard et Emilienne Jacob, qui se sont mariés à Euville (Meuse) le 11 novembre 1919.
Pour cause de registres en mauvais état, la mairie avait toujours refusé de m'envoyer une photocopie.
Mais le service des archives meusien a eu la bonne idée de rendre communicables, en salle, les registres d'état civil allant de 1902 à 1932.

Je n'ai pas fait de découvertes majeures en lisant leur acte de mariage.
Cependant,  cet acte m'a confirmé les renseignements suivants:
- que mon arrière grand-père avait été décoré de la Croix de guerre pour sa bravoure pendant la 1ère guerre,
- et qu'il exerçait la profession de représentant de commerce.

J'y ai appris, par contre:
- le nom de leurs témoins,
- mais surtout la résidence de l'époux, de sa mère et de son frère.
Ils sont tous mentionnés comme domiciliés à Bouconville-sur-Madt (où Marcel est né en 1891) mais réfugiés à Euville!
Archives départementales de la Meuse - 2E 189/18 1918-1922
Archives départementales de la Meuse - 2E 189/18 1918-1922
Oui, Réfugié!

Étant placé sur la ligne de front, non loin de Saint-Mihiel, la commune de Bouconville-sur-Madt fût partiellement détruite, comme l'explique cet extrait du Bulletin Meusien du 3 décembre 1915:
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62382243/f2.zoom.r=bouconville.langFR
Le bulletin meusien était un organe du Groupement fraternel des réfugiés et évacués meusiens.

Suite aux exactions des allemands, des destructions des logements, la mère de Marcel Viard, Léonie Dumanois a du sûrement fuir Bouconville.
Pourquoi Euville? y-a-telle vraiment vécu? je ne peux pas savoir ; les recensements d'Euville disponibles sont seulement ceux de 1926 et 1931.

J'ai découvert que par une loi du 17 avril 1919, l'Etat a voulu favoriser la renaissance du pays d'avant-guerre. Les sinistrés sont alors incités à rebâtir un immeuble de même destination que celui détruit, dans un rayon n'excédant pas 50 km. Ils bénéficient alors d'acomptes et reçoivent un supplément d’indemnité qui tient compte de l’augmentation des prix pendant la guerre. Au contraire, s’ils renoncent à reconstruire, ils ne perçoivent que le montant de la perte. L’indemnité est fixée par des commissions cantonales.

Je ne sais pas si la famille Viard avait pensé reconstruire à Euville? Ce que je sais, c'est que Marcel Viard y a sûrement rencontré Emilienne, sa future femme, et que Léonie, la mère de Marcel est repartie vivre à Bouconville.
Quant à son frère, Achille, témoin à son mariage, gazé pendant la grande guerre, il fût envoyé dans un sanatorium en Gironde où il connut sa future femme et où il alla s'établir.

Enfin, ce 11 novembre 1919, se sont également mariés, Gillette Viard, la soeur de Marcel, et Paul Farque.
Pour des raisons économiques et pratiques, les 3 aînés de la fratrie Viard, Marcel, Gillette, et Achille se sont ainsi mariés tous les 3 le même mois.

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